Une première biographie pour Yannis Kadari.


Les lecteurs des revues Batailles & Blindés, Ligne de Front, Trucks & Tanks, Aéro-Journal et Histoire(s) de la Dernière Guerre connaissent Yannis Kadari qui est l’éditeur de ces magazines via les éditions Caraktères.

Il se livre ici à un exercice délicat: sortir son premier ouvrage et qui plus est chez Perrin, une référence en matière d’édition d’ouvrages historiques.

J’ai déjà parler de la nouvelle collection « Maîtres de guerre » co-animée par François Kersaudy et Yannis Kadari. L’ouvrage se caractérise donc d’abord par sa qualité iconographique: des photographies quasiment à chaque page, des illustrations couleurs: insignes et cartes. A noter que les cartes, et c’est dommage, restent assez basiques et sans légende. Sur celle de la Sicile, j’avais d’ailleurs été surpris par les numéros qui indiquent les routes suivies par les forces alliées !

Maintenant le texte ! Sincèrement, pour un premier ouvrage, Yannis Kadari s’en sort bien:

  • sur le fond, il met le personnage Patton en perspective dans toute sa complexité: sa famille, son enfance, sa formation, ses missions et ses commandements. La personnalité exacerbée, complexée, raciste de George Patton est aussi bien illustrée. Mais ses fulgurances manœuvrières, son charisme d’entraîneur d’hommes et de préparateur d’unités sont tout aussi bien mis en valeur.
  • sur la forme, au delà de la mise en page, le texte est enlevé et se lit bien agréablement

Patton fut un grand général, un homme avec d’immenses forces et faiblesses, déterminant à plus d’un moment de l’histoire militaire de la seconde guerre mondiale: sa reprise en main des unités US en Tunisie, sa manoeuvre en Sicile, sa percée de la Normandie à la Lorraine, sa manoeuvre de flanc dans les Ardennes.

Déjà à son époque, il fut décrié. Cela aurait été bien pire aujourd’hui !

Kadari ne cache pas sa volonté exacerbée de briller, ses manoeuvres vis à vis de ses supérieurs, son incompréhension réelle des traumatismes de guerre ni son anti-communisme profond et son rejet de la dénazification.

Patton n’est pas un personnage simple et Yannis Kadari l’a bien retranscris dans cet essai transformé ! On attend donc le prochain, désormais !

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