L’Empire Français au secours de la métropole ?

La création et le développement de l’Empire Colonial Français fut la grande affaire de la deuxième partie du 19ème siècle et ce , particulièrement après la défaite de 1870. Un grand nombre d’officiers se consacrèrent à la revanche, d’autres forgèrent l’armée coloniale.

Dès le début de la guerre, des divisions coloniales furent constituées, leur poids allait se renforcer au fur et à mesure des pertes. Se rappelle t’on de la « force noire » que l’imagerie populaire portait à submerger les lignes allemandes ? L’Empire fut mis à contribution, force tirailleurs, spahis et travailleurs vinrent suppléer aux pertes du front.

L’ouvrage de Jacques Frémaux est, à ma connaissance, celui qui couvre de la manière la plus large l’implication des colonies dans la défense de la métropole et dans la victoire finale.

colonies-dans-la-grande-guerre-jacques-fremauxLa première partie, l’Empire français en 1914, nous propose un panorama de la puissance coloniale française à l’entrée en guerre, les ressources disponibles, la mobilisation et l’entrée en guerre des troupes coloniales.

La seconde partie, l’Empire en guerre, nous présente l’intensification du recrutement des soldats et des travailleurs, la mobilisation des ressources économiques des colonies ainsi que la question géopolitique de l’affectation des possessions allemandes et turques au fur et à mesure de leur conquête.

La troisième partie est consacrée aux campagnes dans lesquelles intervinrent les troupes coloniales (Front de l’Ouest, colonies, Dardanelles, Orient mais aussi au Maroc où la pacification continuait). Elle met en valeur également les chefs que nous produisit l’Empire. Faut il en effet rappeler que Galliéni, Joffre, Franchet d’Esperey, Mangin et Gouraud sont issus de l’Armée Coloniale ? En dehors des officiers supérieurs, un focus est également fait sur les officiers européens mais aussi issus des colonies même s’il furent peu nombreux.

Une belle quatrième partie est consacrée à un sujet rare: l’arrière. Comment les populations vécurent le départ de tant d’hommes, les révoltes occasionnées par les ponctions lourdes et la réduction des forces armées dans les colonies.

Enfin une dernière partie est consacrée à la sortie de la guerre avec l’agrandissement de l’Empire français, le retour de soldats qui avaient découvert la métropole. Rien ne pouvait plus être comme avant. Un chapitre est consacré à la situation des anciens combattants et au souvenir des morts.

Bref, vous l’avez constaté, un ouvrage très complet au spectre très large écrit par un historien de talent.

L’ouvrage est complété d’une belle bibliographie et de notes utiles. Deux cartes hors texte.

Une belle publication des Éditions 14-18. c’est à souligner.



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