La sortie du dernier numéro de Modern War (#13), consacré à un conflit potentiel au Liban Sud entre Israël et le Hezbollah libanais, m’a amené à m’intéresser de près à la simulation qui accompagne le magazine.
Je trouvais que sur le site de l’éditeur, on manquait d’information, particulièrement en ce qui concerne la carte.
Cela m’a conduit à faire quelques recherches; en particulier, bien évidemment, sur le site BoardGameGeek, notre « bible ouverte » pour tous les wargamers.
J’y ai déjà trouvé, créée, la fiche de ce wargame mais j’ai eu l’occasion de découvrir aussi l’insatisfaction de l’auteur, Brian Train, quant au travail de développement de l’éditeur du magazine, Strategy & Tactics Press, émanation de Decision Games pour ce qui est des revues: Strategy & Tactics, World at War et Modern War.
Personnellement, je suis un fan de « Strategy & Tactics » depuis la glorieuse époque de SPI mais je reconnais que je lâche le magazine depuis quelques années à la fois devant la sortie pléthorique des numéros mais aussi en raison d’une conception qu’on peut qualifier parfois d’approximative.
Le détail des reproches faits par Brian Train (à lire sur son blog) n’est pas rien. On peut comprendre qu’un éditeur puisse être amené à modifier le design de départ d’un auteur mais, à ce point là, c’est au minimum curieux, voire irrespectueux…D’autant plus que l’auteur semble avoir eu le même problème récemment sur une autre de ses conceptions: Greek Civil War… qui m’aurait intéressé également…
Bref, au final, cela me donne l’impression que Decision Games publie de plus en plus vite des jeux trop souvent baclés et qu’ils ne sont plus guère à l’écoute des auteurs et des wargamers. Bref, une accélération et un comportement qui me rappellent la chute de « The Wargamer » et celle de « Command ». Maintenant, ce pourrait être une plainte isolée d’un jeune concepteur de wargames, il y en a… mais la production de Brian plaide plutôt en sa faveur, je trouve…
Vous aurez compris que, pour ma part, j’ai décidé de passer mon chemin malgré mon intérêt pour le sujet couvert.
Qu’en pensez vous, chers amis wargamers ?
A vous lire !
Jean-Luc
Jean-Luc,
(je vais essayer a ecrire en francais, excusez svp…)
Merci pour le pingback et disperser des nouvelles sur le jeu.
Peut-etre un petite nombre des joueurs vont voir l’histoire de mon dessin original.
Je pense qu’il y a beaucoup des personnes qui jugent mon ouevre, et ma reputation, par les atrocites de development comme Greek Civil War ou Next War in Lebanon, parce que les nombres de circulation de ce revue.
C’est triste, et ce ne n’est pas ma faute.
Mais les gens qui visitent mon blog peut avoir gratis, pas un mais deux versions de mon travail d’apres ma vision… et vous pouvez utiliser la carte, c’est assez grande.
Brian
Brian, c’est bien la raison pour laquelle j’éai écrit cet article. Alerter les wargamers sur de telles pratiques douteuses. Faire le lien sur ton blog qui explique comment utiliser le design original. Mrci d’être passé par ici. Bon courage.
S&T s’est spécialisé dans le foutage de gueule des joueurs. Le magazine continue car je pense que la très grande majorité des lecteurs ne sont pas des joueurs : seuls les articles les intéressent.
Sortir 3 magazines bimestriels avec autant de jeux, c’est impossible, sauf à disposer d’une équipe de développeurs/testeurs à temps plein.
Bref, il vaut mieux garder son argent ou bien se diriger vers d’autres éditeurs.
C’est juste mon avis.
Assez d’accord avec toi concernant les wargamers, Laurent. Au delà de ça, je trouve la pratique décrite par Brian Train très douteuse en termes de respect des concepteurs. Les exclure totalement du process de développement & tests et changer radicalement, à ce qu’il dit, l’essence même du jeu, c’est intellectuellement insupportable, je trouve. Même si le concepteur a signé les clauses qui le permettent, j’imagine…
Il ne faut pas non plus jeter le bébé avec l’eau du bain.
Il y a eu au cours des dernières années quelques bons jeux S&T (« Julian » sur l’Empire romain tardif ou « Lepanto »), voire très bon (« When the Lions Sailed », sur la guerre navale au XVIIe siècle). Je ne parle bien entendu que de ceux que j’ai testé et joué à plusieurs reprises.
Comme évoqué dans un CR sur l’Estafette, le « Pavia » (Decision Games) est également un jeu simple et intéressant.
Le public visé est certes celui des lecteurs intéressés par l’histoire militaire, mais également des joueurs qui aime des jeux simples.
F.B.
Ne jetons pas tout en effet mais je note que les deux items dont tu parles datent de 2010 et 2011. Quant à Pavia, c’est un folio , pas un jeu de magazine. En fait, je pense que le dérapage date de la création des magazines additionnels à S&T: World at War dès 2008 et Modern War en 2012: il y a trop de jeux à sortir régulièrement sans avoir les équipes pour le faire. Bon, j’en connais au moins un autre qui ne publie que quand il est prêt (BM) ! Et pour ce qui est de Vae Victis, on a là un métronome parfaitement huilé (date de parution oblige…).
Concernant ces deux derniers cas, je les imagine mal avoir un comportement vis à vis des auteurs comme l’a décrit Brian Train.
Ce qui est quand même curieux c’est quel intérêt a réellement S&T à « saboter » le boulot de ses concepteurs ?
Si on lit le blog de Brian Train, les règles revisitées sont plutôt foireuses, donc le mag donne l’impression de se tirer une double balle dans le pied : la 1ère en écornant l’image d’un de ses concepteurs et la seconde en écornant sa propre image.
Chapeau bas quand même à Brian Train qui met gratuitement à disposition sur son blog sa propre version du jeu. Mais pas sûr que ça arrange ses rapports avec DG …
Hello Charles-Antoine,
Pour ce qui est de la « double peine », ce peut être une fuite en avant – un appel en besoin en fonds de roulement… bref, la course à la trésorerie…
Pour ce qui concerne les rapports de Brian Train avec DG, je crois comprendre qu’il ne souhaite guère en avoir plus.
Merci pour le lien du blog de Brian. C’est dommage que Decision game ait changé si abruptement le jeu original de Brian, et je ne comprends pas bien la finalité de cette façon de faire.
Si j’étais auteur, ce n’est pas decision games que je choisirais comme éditeur avec ses règles et ce genre de comportement.
Pour la cadence de sortie des jeux decision games, notamment les jeux de magazine, je serais curieux de savoir combien de personnes travaillent pour le développement de tous ces jeux en si peu de temps ? Et si l’on rajoute les folio games, ça fait de la masse. Il faut dire qu’il y a pas mal de réchauffé dans ce qu’il propose et pas toujours suffisamment de développement derrière. Il suffit de se rappeler le méga loupé de » Higway to the reich ».
A côté de ça, comme le rappelle Fred, il y a du bon, mais quel pourcentage ?
Il serait peut être intéressant de se renseigner pour savoir qui est derrière la machine Decision games (le nombre d’employé, qi entrain eun certain chiffre d’affaire) , et sur leur motivation. Même si on peut croire, à raison, que sortir un maximum de produit est leur crédo.
Alors est pour faire de l’argent ou pour faire plaisir aux joueurs ?
J’aurai tendance à pencher pour la première solution.
Ce qui est dommage, car leur politique de sortir des wargames sur différentes périodes et souvent , des sujets peu couvert, est louable, mais si les jeux sont buggés , je ne crois pas que les joueurs suivent le mouvement avec la même ferveur.
Domi
Salut Domi,
Même à l’époque de SPI, il y a eu des loupés en conception/développement. C’est le lot des jeux en magazine car il y a un rythme de publication à respecter. Ce que l’on regrette tous ici, c’est à la fois la multiplication excessive des titres, et tu as raison des folios aussi, mais surtout le comportement vis à vis de la création et des concepteurs. Un irrespect doublé d’approximations qui remettent en cause la création en elle-même. De fait, une course effrénée au CA se fait rarement dans le respect de la qualité produits/services. Ce qui m’interpelle, c’est le pourquoi de cette accélération… Si c’est pour remplir rapidement les caisses pour faire face aux besoins de financement court terme, c’est peut-être qu’il y a un problème de trésorerie. Mais tu as raison, il faudrait mieux connaître la structure de l’entreprise !
Merci d’être passé par ici ! Bon week-end !
Merci a tous pour les comments et pensees.
Je pense que les efforts et l’attention des personnel de Decision Games est trop diffuse; 3 magazines x 6 nombres = 18 jeux chaque annee, avec les jeux en boites, les plusieurs folios et les magazine-jeux double (Red Tide West, In country etc.).
Donc, Decision Games cherchent les « system games », les jeux ou un joueur peut commencer apres 15-20 minutes pour lire les regles et arranger les pions.
C’est simple, c’est familier, c’est gruau.
De temps a temps il y a les jeux interessants et jolies, c’est vrai.
Mais recemment ce sont les exceptions.
Brian
Oui, Brian, on est bien d’accord là dessus.
Mais à ce moment là, que Decision Games conçoit ses jeux lui même sans réduire le design des auteurs qui ont pensé leur système pour autre chose que le « beer & pretzels » !
j’ai été voir sur le site de decision games
http://decisiongames.com/wpsite/dg-history/
et à la lecture de cet article, il semblerait qu’ils ont pas mal de « permanent » , donc un chiffre d’affaire à atteindre.
Les auteurs de wargames ont d’autres choix que Decision games pour les éditer, si j’étais eux j’irais ailleurs vu leur procédure d’éditions.
Je me demande parfois s’ils ne choisissent pas le sujet d’un jeu de magazine par l’attrait qu’il peut y avoir (actualité pour Modern war) , et ensuite il « font » le jeu , peu importe le système pour vu qu’il soit pas trop complexe ?
les développeurs sont Chris Perrello, Eric Harvey et Ty bomba, bien que ce dernier soit passé à plein temps sur l’édition des magazines.
Je ne connait pas bien leur création des deux premiers. En nombre de titres parus, Decision games est devant les autres éditeurs .
Je me demande comment il peuvent tenir la cadence et avoir autant d’auteurs qui leur fournissent autant de jeux et combien de temps ca va durer. L’avenir nous le dira, mais il est vrai que ça laisse perplexe !
J’imagine quand même que ce n’est pas aussi simple que ça de se faire éditer quant on est concepteur surtout dans des supports connus… Alors, 18 numéros par an, ça doit attirer les candidats… dans un premier temps. Les expériences « à la Brian » devraient les refroidir dans un second temps…
Assez d’accord avec toi quant à ton analyse de la méthode DG: on prend un thème de jeu et quelque soit le système de base, on le rend DG compatible… Lorsqu’on regarde les pédigrées respectifs des designers maison de DG: Perello a travaillé sur des jeux de mag (DG et Command) et sur des folios DG, Harvey sur des jeux de mag et des folios DG. Quant à Ty Bomba, on aime ou pas… lorsqu’on a connu sa saga Command Mag. Bref, pour moi,ça prend le chemin de « Command Magazine »; maintenant on sait pourquoi… 😉
merci pour vos commentaires
numéro a éviter
Nota : on peut citer Holy Land: The Next Arab-Israeli War dont pas mal de pions étaient buggés
vais y regardé à 2 fois avant d’investir dans du Strategy & Tactics Press.
Pour ma part, j’ai clairement décidé d’arrêter. J’attends les avis sur des thèmes porteurs avant de basculer… et encore, si possible en soldes…
Bon week-end, Emmanuel ! 😉