Le « commandement de l’avant » du célèbre général allemand.
A la réception de cet ouvrage, j’avais tout d’abord souligné sa qualité éditoriale, je n’y reviendrai pas ici.
Je viens de terminer de le lire et les lecteurs du rombier savent que j’apprécie les articles d’Hugues Wenkin dans les revues d’histoire militaire.
Avant tout, il faut dire que ce n’est pas une n-ième biographie du célèbre général, puis maréchal, allemand. Le propos d’Hughes Wenkin est de nous présenter un homme, à la tête de la 7.Panzer Division, qui fut déterminant dans l’effondrement français de l’été 1940.
Au delà d’une relation très vivante des opérations, Hugues Wenkin s’intéresse principalement au style de commandement de l’officier, avec ses forces et ses faiblesses au service d’une doctrine de combat blindé et combiné qu’il ne maîtrisait pas nécessairement depuis bien longtemps.
C’est pourquoi, dans un premier temps, environ un quart de l’ouvrage, l’auteur nous présente la jeunesse, le parcours militaire durant la première guerre mondiale et le savoir-faire acquis dans ce cadre. C’est cette expérience qui permettra à l’officier de la Reichwehr de publier un ouvrage déterminant pour sa carrière dans la Wehrmacht: « L’infanterie attaque ». Cet ouvrage sera repéré par le chancelier Adolf Hitler qui fera de l’officier l’un de ses favoris. C’est cette préférence qui permettra à Erwin Rommel de prendre en charge la 7.PzD, la future « division fantôme » de l’été 1940.
Le gros de l’ouvrage est consacré à l’attaque de mai 1940 de l’Ardenne à la Manche dans un style très vivant avec force témoignages particulièrement du côté français mettant en valeur la dimension disruptive générée par le blitzkrieg allemand. Hugues Wenkin s’appuie largement sur les carnets de Rommel pour illustrer ses décisions et son mode de commandement de l’avant. C’est bien là l’essentiel de l’intérêt de cet ouvrage. Rommel a pris des risques, de gros risques, qui se sont avérés payants mais qui auraient aussi pu mal tourner.
Si j’ai bien apprécié l’ouvrage, j’ai été surpris par l’importance des témoignages, côté français et non du côté allemand. De même, la biographie me semble datée et très francophone. L’ouvrage de Mas/Feildmann en est absent, c’est dommage.
Au final, un ouvrage intéressant sur un sujet central de la bataille de France. Si on ajoute à ça, la qualité éditoriale réalisée par les éditions Weyrich, on a là un livre qui mérite toute l’attention des passionnés de la seconde guerre mondiale.
Une précision utile, l’ouvrage n’est pas diffusé via Amazon. Vous le trouverez peut-être dans votre librairie locale (sic) mais plus sûrement auprès de l’éditeur qui le vend directement en ligne. 32 € pour un ouvrage de cette qualité, ça vaut le coup !