Bob Denard, décédé en 2007, est une légende des mercenaires de l’après guerre.
La seconde guerre mondiale et les conflits de la décolonisation vont générer des soldats de métier, des « enfants perdus » qui vont se mettre au service de causes variées essentiellement en Afrique. c’est le temps des mercenaires, des « affreux » au Congo par exemple.
Car pour tout dire, la décolonisation du Congo par la Belgique, c’est le grand foutoir. La Belgique s’est retirée vite et sans transition aucune; le pouvoir était à celui qui le ramassait en premier. Si on ajoute à cela, un état multi-ethnique, au sous-sol très riche avec une position géostratégique centrale en Afrique équatoriale, il fallait bien s’attendre à l’affirmation d’ambitions et d’intérêts, disons, pour le moins partisans et intéressés !
Le Congo va devenir le lieu de confrontation d’ethnies, d’hommes politiques congolais retors, des grandes compagnies minières et des services de renseignements de l’Est comme de l’Ouest. Bref, une pétaudière dans laquelle vont prospérer des compagnies de mercenaires venus d’Europe mais aussi d’Afrique australe. Quelques noms de guerriers vont ressortir: le belge Schramme, les français Trinquier, Faulque mais aussi Bob Denard.
C’est le contexte de ce film de Thomas Vasseur qui nous montre un officier mercenaire à la tête de sa troupe d’une centaine de volontaires ballotés dans des conflits qui les dépassent.
Le personnage campé par Clovis Cornillac ressemble assez bien à Bob Denard, soldat de fortune (ou d’infortune) face par des présidents congolais retors (Tschombé puis Mobutu, superbement interprété par Marc Zinga).
Cornillac campe un personnage un peu fallot manipulé par tout le monde: les Africains, les services français mais aussi ses collègues mercenaires comme Schramme.
On pourra reprocher au réalisateur d’avoir choisi un prisme « sympathique » vis à vis de son sujet, certains lui reprocheront lourdement arguant que le mercenariat c’est mal et qu’il ne peut concerner que des hommes de sac et de corde. Pour ma part, si le portrait de Denard est certes plutôt sympathique, ce film remet assez bien en perspective la réalité des mercenaires en Afrique dans le contexte de l’époque. Et en cela, le film est assez pertinent selon moi.
Pour le reste, il s’agit d’un bon film d’action qui se laisse apprécier sans déplaisir.
N’hésitez pas à le visionner, il vaut le coup pour lui même mais aussi pour mieux connaître la période.
Pour aller plus, loin je vous recommande:
- Champs de bataille n° 37
- Bataillon léopard de Jean Schramme
- La fin des mercenaires de Michel Honorin
- La dernière épopé de Bob Denard de Jean-Claude Sanchez
- Il y a aussi une biographie de Bob Denard ar Pierre Lunel non commentée à ce jour.
J’avais bien aimé aussi. Et tout a fait d’accord avec toi pour la mise en contexte.
Et j’ai trouvé les personnages bien joués part. Denard et Mobutu ! 😉