Bigeard avait dit qu’il n’y retournerait que réduit en cendres larguées sur Dien Bien Phu. C’était clair que pour lui, la guerre d’Indochine a été le centre de sa vie de soldat au service de la France.
Le général Bigeard, alors chef de bataillon au 6ème BPC, a fait le voyage 40 ans après en 1994. Quarante ans après les combats héroïques de Dien Bien Phu et l’abandon de l’Indochine française au Vietminh.
Ce superbe album photos est l’occasion pour cet officier emblématique de revenir sur ses différents séjours en Indochine. L’album alterne photos d’époque et photos du séjour en 1994.
Une grande partie du texte provient des mémoires de Bigeard déjà publiées sous le titre « Pour une parcelle de gloire ». On retrouve la plume alerte et directe de cet officier qui a traversé la drôle de guerre, la Libération, l’Indochine et l’Algérie.
On reprochera à l’ouvrage des approximations dans les légendes de certaines photographies. Pour le reste, la qualité de l’ouvrage (photos et cartes) est indéniable.
160 pages aux éditions du Rocher en 2004. Abondamment illustré.
Voila une interview interessante de Massu parlant entre autres de Bigeard :
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/03/16/le-general-massu-exprime-ses-regrets-pour-la-torture-en-algerie_1670729_3212.html#xtor=AL-32280516
Ce qui me gene avec Bigeard, c’est qu’il nie tout en bloc , meme l’évidence.
Je trouve également interessant le mot « ambiance » qu’emploie Massu. Il n’est sans doute pas adapté mais reflète les conditions « impalpables » qui ont mené ces hommes à commettre des actes absolument répréhensibles.
Le fait qu’il reconnaisse à posteriori qu’ils auraient pu faire autrement est aussi quelquechose de « fort »
Personnellement, rien ne me gène avec Bigeard. Sur le sujet, il a dit ce qu’il avait à dire dans ses mémoires: « Pour une parcelle de gloire ». Actes sales dans une sale guerre contre des adversaires implacables. C’était un travail de police, pas de soldats. La guerre broie les hommes et la morale. Sur le sujet, je suis bien en ligne avec Schoendoerffer dans « L’honneur d’un capitaine ».
« C’était un travail de police, pas de soldats. La guerre broie les hommes et la morale » .. C’est un peu contradictoire non … Si c’etait un travail de police , ce n’etait pas une guerre .. bon ok je joue sur les mots.
Il faut noter que tous n’ont pas succombé et sont parvenus à conjuguer honneur, morale et sens du devoir.
Je ne juge pas Bigeard sur ses actes dans le feu de l’action (ni la légitimité , ni l’ensemble des éléments pour le faire), et je n’ai aucun doute sur le fait qu’il n ait pris aucun plaisir à pratiquer la torture.
En revanche , je suis géné par le fait qu’il n’ait pas de doute à posteriori sur les moyens employés. Je me méfie des hommes ne doutant jamais … ou alors il s’agit d’une forme de pudeur d’un vieux soldat ayant quelque part honte de ce qu’il a fait car en contradiction flagrante avec ses idéaux.
Lis ses mémoires, je trouve ça clair pour ma part.
Dex autres points de vue également:
– l’honneur de la guerre de Déodat du Puy Montbrun
– services spéciaux algérie de aussaresses
Je mets mes commentaires en ligne sur ces deux ouvrages ce jour pour toi ! 😉
Je lirai certainement Bigeard . Le bonhomme le mérite …
Absolument mais les deux autres le méritent aussi. Sincèrement.