Algérie 1961.

Trois lettres vont apparaître sur les murs en Algérie puis en métropole: O.A.S. pour Organisation Armée Secrète.

Après le putsch manqué de 1961, des officiers, sous-officiers et soldats attachés à l' »Algérie Française » vont entrer dans la clandestinité auprès de civils français d’Algérie. Le mouvement politique va se doubler de la mise en place d’unités insurrectionnelles menant des actions sur le terrain: les commandos Delta.

Si une partie de la population française d’Algérie soutenait l’esprit de l’O.A.S., les actions de violences engagés en Algérie contre le FLN mais aussi contre le gouvernement français, les attentats, assassinats et autres  hold-ups organisés par les commandos Delta vont peu à peu éloigner la population et renforcer la séparation des communautés qui se soldera par un exode dramatique et l’abandon des harkis d’Algérie.

Vincent Guibert nous livre ici une étude des plus complètes sur ces « soldats perdus » animés pour la plupart d’un fort idéal qui se résumait dans ce cri en 5 syllabes: « Al-gé-rie-Fran-çaise ! ».

Dans une bonne introduction, Vincent Guilbert, journaliste de son état, nous présente sa méthodologie d’enquête sur son sujet. Approche assez rare pour être soulignée.

L’ouvrage se décompose ensuite en deux bonnes parties:

  1. les commandos Delta dans l’O.A.S.: leur origine et leur composition, leur organisation au sein de l’O.A.S., leur formation et les moyens mis à leur disposition
  2. les Deltas dans la lutte pour l’Algérie Française: renseignement et actions, leurs cibles multiples, les différences de fonctionnement entre les régions d’Algérie et en métropole, la fin des opérations, la répression et les suites judiciaires.

Bref, un ouvrage très complet sur un sujet peu connu. Une mise en lumière de personnages essentiels comme le lieutenant Roger Degueldre.

Des portraits de soldats perdus pour une cause perdue.

Avec une belle bibliographie en fin de textes et des annexes intéressantes. Une pièce rare sur le sujet.

Aux éditions Jean Curutchet en 2000.

Je vous conseille aussi, sur le même sujet, les mémoires de Giorgo-Adamo Muzzati: Dernier baroud pour l’honneur.



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