Quant on parle du droit au retour des Palestiniens, on oublie trop souvent que près d’un million de juifs ont quitté sous la pression ou volontairement la plupart des pays arabes ou musulmans de la planète.

Dix universitaires français et israéliens se sont réunis pour évoquer le cas des communautés juives d’Egypte, d’Irak, de Libye, du Yémen, d’Algérie, du Liban, de la Syrie, de la Turquie, du Maroc, de la Tunisie et de l’Iran.

Communautés implantées souvent avant la conquête islamique, elles ont connu des évolutions et des sorts bien différents.

L’essentiel du travail de l’équipe d’enseignants chercheurs réunis par Shmuel Trigano porte du milieu à la fin du 20ème et va nous faire traverser une période historique mouvementée impactée par: la colonisation par les puissances occidentales, deux guerres mondiales, la montée des idéologies, le développement du sionisme, la décolonisation, le nationalisme arabe, la création de l’état d’Israël.

Le cas de chaque pays est traité de manière autonome, généralement par un auteur différent et nous apporte un éclairage particulier sur la situation des communautés et l’évolution de la situation qui mena au départ.

Il est clair qu’il y avait des conditions très différentes entre des pays tels que le Yémen et l’Iran.

J’ai longtemps pensé que  la création de l’état hébreu fut un élément moteur et attractif pour que les juifs rejoignent Israël, ce fut le cas pour une partie d’entre eux mais pour une partie seulement.

D’autres causes plus locales amenèrent à des départs souvent précipités et parfois dans des conditions dramatiques: dénationalisation en Egypte, nationalisme en Irak, discrimination en Libye, dureté de la condition des dhimmis au Yémen, émancipation et exode brutal en Algérie, nationalisme et islamisme en Turquie, expulsion en Syrie et au Liban. Seules ont semblé échappé à cette litanie, les communautés de pays du Maghreb: négociation au Maroc ou échec de l’intégration en Tunisie.

A noter, la situation très particulière de la communauté juive d’Iran, certes en dépérissement mais qui reste bien ancrée dans la société iranienne, il faut le souligner.

Un ouvrage très intéressant et bien complet sur un sujet largement méconnu.

La fin du judaïsme en terres d’Islam sous la direction de Shmuel Trigano chez Denoël en 2009.


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