Neuvième opus de la collection « Des batailles et des hommes » chez Histoire & Collections, cet Alésia de Frédéric Bey vise à nous faire découvrir la bataille qui scella le sort de la Gaule indépendante au profit de Rome.

Alésia

Tout d’abord, une réflexion sur le format de l’ouvrage. Résolument dans un style à la « Osprey », il comporte 68 pages et une abondante iconographie de planches, cartes, photos et dessins souvent en couleurs. Les planches sont particulièrement nombreuses, variées. Je ne suis pas un grand fan du style de S. Baudouard mais les planches sont plutôt bien choisies. J’ai été intrigué par les reproductions nombreuses de dessins d’Henri de Nolhac mais j’ai apprécié la volonté de l’auteur de replacer aussi Alésia et la conquête des Gaules dans le renouveau de la littérature historique sur le sujet lors la deuxième moitié du 19ème siècle.

Une précision encore pour ceux qui l’ignorent, Frédéric Bey est un auteur prolixe de wargames et un contributeur régulier à de nombreuses revues de wargame et d’histoire militaire. Je vous renvoie volontiers à son site web (1.0 😉 ) pour mieux le connaître.

Mais revenons à l’ouvrage !

Tout d’abord, l’auteur met bien en valeur les difficultés historiques des romains face aux celtes batailleurs, la situation en Gaule à l’arrivée du pro-consul Julius Caius César et l’ambition débordante de ce dernier qui allait utiliser la Gaule pour payer ses dettes, développer sa clientèle et accroître sa popularité à Rome…

Dans une deuxième partie, les campagnes successives du conquérant sont décrites dépassant la simple légende que s’est construite César lui même dans son ouvrage « La guerre des Gaules ». La référence à des historiens multiples est un plus incontestable et l’angle de vue et les choix stratégiques des gaulois bien décrits (le wargamer apprécie 😉 ).

Évidement, le fait déclencheur d’Alésia reste la révolte générale de la Gaule menée par un Vercingétorix, habile stratège et il faudra tout le talent de César, au sommet de son art militaire, pour redresser la situation.

Frédéric Bey argumente le choix d’Alésia par le stratège arverne, ses implications sur les deux belligérants et sur le blocage de l’oppidum peu à peu, dans l’attente de l’armée de secours gauloise.

Finalement, le dénouement va se jouer en deux journées décisives avec les tentatives de l’armée de secours et les sorties de l’assiégé. Mais les défenses passives romaines et les manœuvres intelligentes de César et de ses légats vont toutes les faire échouer rendant alors la reddition gauloise inévitable.

Bref, pour résumer, un récit bien enlevé intelligent, épousant bien les points de vue stratégiques et tactiques des deux parties. L’ouvrage se conclue par une bibliographie sérieuse et une ludothèque.

La contestation sur la localisation est à peine évoquée et c’est tant mieux car cela occupe trop souvent les ouvrages dans lesquels on parle de cette bataille, véritable glas de l’indépendance gauloise !

Mon seul reproche: je n’ai pas bien compris l’utilité et la pertinence des trois cartes pleine page sur les tribus gauloises.

Pour résumer, un bon ouvrage sur la guerre des Gaules et sur la bataille d’Alésia. Bien illustré et pour 17 euros  c’est quand même rare…


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