Bon, hier soir, avec mon ami wargamer Frédéric, nous avons décidé de nous intéresser à cet opus de l’éditeur Decision Games.

J’avais, dans mon jeune temps, beaucoup aimé les « folios series » de SPI dont Decision Games s’est largement inspiré pour réaliser la série actuelle. C’est dire que j’étais plutôt enthousiaste à me replonger dans ces simulations courtes, jouables en une à deux soirées au maximum.

Bon, allons directement au résultat. Et bien, nous avons été très déçus !

En voici les raisons:

  • Tout démarrait bien avec le sujet: l’attaque de l’US Army sur la première ville allemande, un potentiel agressif chez les Américains avec deux divisions blindées; côté allemand, une capacité de contre-attaque intéressante avec un terrain très difficile (rivières, fortifications du West Wall, villes et cités)
  • Les composants sont assez classiques (pions OTAN et carte traditionnelle SPI – Decision Games aurait quand même pu faire un effort…)

  • Les problèmes ont commencé avec la lecture des règles. Bon visiblement, le système est plus sophistiqué que celui utilisé il y a plus de trente ans dans le West Wall Quad. Plutôt bien mais les règles sont parfois confuses, mal écrites et incohérentes. Particulièrement en ce qui concerne les Z0C et les infiltrations, il a fallu les bons tuyaux de ConSimWorld et de BoardGameGeek pour résoudre ça… Sur une série de jeux et la refonte d’un ancien système, c’est un peu déroutant.
  • Les problèmes ont continué avec le set-up qui s’avère particulièrement buggé. Là encore, les sites spécialisés ont aidé à résoudre le problème mais soit dit en passant, beaucoup de joueurs n’ont pas vu le problème à en croire deux compte-rendus vus en ligne. Dommage et grave à la fois !
  • Ensuite, toute une série de règles nous sont rapidement apparues ou vides de sens ou mal conçues.
  • Des zones fortifiées dans lesquelles il est finalement assez facile de progresser car les ZOC ne s’y appliquent pas. Comme derrière Aachen, il y a de vrais champs de fortification en profondeur, il est très facile d’y progresser…
  • Les « Support Fire » sont représentés par des chits qui couvrent la totalité de la carte (pas de portée). Le système permet de placer un ou deux chits cachés par combat introduisant une partie de poker menteur qui devient vite ennuyeuse, un brin longue également ! Comme les valeurs de ces appuis sont au minimum de +3 et au maximum de +10, quand une unité d’infanterie a deux en attaque en moyenne, on est vite impressionné de la disproportion qui permet de rajouter jusqu’à 20 au combat… Finalement, j’avais préféré de loin l’existence de vraies unités d’artillerie et de support aérien dans les les jeux d’origine, il y a quand même plus de trente ans…

  • Ce qui en fait ne sert pas à grand chose car la table de combat est vraiment bizarrement construite. Parfois on a plus intérêt à attaquer avec des facteurs plus faibles pour un résultat plus efficace. Un peu surprenant, non ?
  • Le nombre de tours qui dépend des pertes américaines accumulées: au plus il y en a, au plus le jeu est court. Y a de l’idée mais qu’est ce que cela simule finalement au niveau historique. Rien. C’est bon pour un jeu de plateau, pas pour un wargame… Selon nous, évidemment.

Bon après avoir corrigé le set-up et avoir compris l’importance de l’infiltration et le point faible – paradoxal – des fortifications, les Américains ont éclaté les lignes allemandes et l’affaire était déjà pliée au tour 4. A se demander si les pré-tests ont finalement été sérieux…

Donc un wargame à oublier selon nous. Je vais peut-être essayer un autre opus: Naktong Bulge consacré à la guerre de Corée mais je crains aussi le pire…

Aachen, un wargame de Decision Games.

Sur BoardGameGeek.

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