Ce numéro 52 est consacré principalement à la grande bataille de chars qui eut lieu au déclenchement de l’opération Barbarossa en juin 1941 dans le triangle Brody – Lutsk – Dubno, d’où le titre du dossier: « Le triangle sanglant, la première grande bataille de chars du front de l’est« . C’est Stéphane Mantoux qui est à la baguette pour mettre en valeur la confrontation des savoir-faire allemand et soviétique en matière de guerre mécanisée à l’ouverture du conflit germano-soviétique. Comme d’habitude, le récit est précis et enlevé avec force sources, cartes et tableaux d’effectif. Le dossier se termine sur un point historiographique pour expliquer les raisons de l’oubli de cette grande bataille pendant une trop longue période. Toujours utile ! Très bon dossier !

Les autres articles:

  • Témoignage: Eero Kiviranta, chef de section de troupe de choc. J’ai du mal avec cette rubrique de Pierre Tiquet qui donne la parole aux combattants. C’est une sorte de rubrique d’ambiance qui a son utilité sans doute mais dans laquelle je ne me retrouve pas. Lecture en diagonale pour ma part.
  • Osttruppen, une alliance inavouable. Vincent Bernard se penche sur l’engagement de soldats supplétifs « soviétiques » au sein de la Wehrmacht. Motivations des personnels concernés, motivations des généraux allemands malgré l’opposition de l’ordre nazi et particulièrement d’Hitler, unités concernées, déploiements, engagements… Bref, un point de vue toujours utile sur un aspect largement ignoré du grand public.
  • Le cas emblématique de « Katyn », l’histoire noyée dans 70 ans de mensonges. C’est le sujet d’une des deux chroniques « Écrire l’histoire ». Vincent Bernard revient sur ce crime de guerre de masse perpétré par le pouvoir soviétique sur les officiers polonais, prisonniers de guerre après le coup d’épée dans les reins de 1939. 4.400 hommes abattus. La découverte du charnier par les Allemands durant leur offensive en Russie donnera lieu à un déballage occulté par le pouvoir soviétique mais aussi par les Alliés, engagés dans le conflit pour vaincre l’Allemagne hitlérienne. Vincent Bernard retrace les faits et surtout le traitement de ceux-ci de l’après guerre à l’historiographie d’aujourd’hui !
  • Quand MacArthur signait un pacte avec le diable. Il s’agit de la deuxième chronique « Écrire l’histoire » qui est consacrée ici à la collaboration entre les autorités d’occupation américaines et les militaires/chercheurs/techniciens nippons … et auteurs de guerre et de crimes contre l’humanité engagés dans les programmes japonais de guerre bactériologique . Immunités, reclassements, belles carrières à venir en échange de collaboration sur les programmes… Pas joli, joli tout ça au niveau de la morale mais la géopolitique a des raisons que réprouve la morale ! Une enquête de Paul-Yanic Laquerre qui mériterait un approfondissement ici ou ailleurs !
  • La répression allemande en France, une weltanschauungskrieg ? Le propos de Franck Segrétain, spécialiste de la Résistance, peut paraître délicat car il analyse la montée en puissance de la « contre-insurrection » allemande face au développement des maquis et autres faits de résistance en France occupée. Avec comparaison de l’expérience sur le front de l’est. Utile.
  • La rubrique cinéma est animée, de main de maître, par Stéphane Mantoux avec un film coréen que j’ai découvert récemment à la télévision: Far Away, les soldats de l’espoir. Il s’agit de la saga de soldats coréens qui se retrouvent dans l’armée japonaise contre les Soviétiques en Mongolie, puis dans un camps de travail soviétique puis contre la Wehrmacht sur le front de l’est et enfin dans les Osttruppen devant le débarquement allié en Normandie… On pourrait se dire que c’est du grand n’importe quoi ! Même pas, le script est basé sur une histoire vraie ! Traité à la sauce coréenne, c’est particulier et bien mis en valeur par le Mantoux de service !
  • La défense japonaise dans le Pacifique, entre Gyokusai et Jikyusen. 2ème partie. Suite de l’article de Stéphane Mantoux (…) sur l’évolution tactique des forces japonaises pour faire face à l’investissement progressif des iles du Pacifique. On est bien là au niveau tactique (n’est ce pas ? 😉 ). Sérieux, argumenté, bien écrit  et documenté comme toujours. La classe, quoi !
  • Enfin, la rubrique des sorties d’ouvrages consacrés à la 2e guerre mondiale…. par Stéphane Mantoux !

Au final, un bon numéro de 2e Guerre Mondiale avec un Stéphane Mantoux qui s’impose de plus en plus comme la colonne vertébrale du magazine.

2e guerre mondiale n°52. Numéro de janvier & f&vrier 2014. 84 pages. Dans les maisons de la presse. Retrouvez le magazine sur Facebook.

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