A la lecture de la 4ème page de couverture de cet ouvrage, je suis quelque peu effaré…
Je cite (avec mes surlignements):
» La défaite de 1940 a ébranlé la France entière ainsi que la communauté internationale. Une des plus grandes puissances du monde, une armée de près de cinq millions d’hommes était vaincue en quelques semaines. Les responsables n’ont jamais été présentés en détail ; le sujet est resté tabou en France. La plupart du temps les chefs militaires ont été accusés et ces derniers ont cherché à se couvrir en trouvant des boucs émissaires parmi les cadres subalternes et certaines personnalités politiques… La victoire de 1945 a quasiment clos le débat. Pour la première fois, cet ouvrage présente les raisons et déchiffre les responsabilités, aussi bien sur le plan militaire, que politique, diplomatique et intellectuel… Un panorama inédit sur un sujet encore tabou en France.«
Je ne connais pas l’éditeur Alisio Histoire, je connais plus Dominique Lormier…
Mais comment peut-on encore écrire ce genre de 4ème en 2020 ?
Depuis l’ « Etrange défaite » de Marc Bloch, « La défaite de 1940 » d’André Beaufre, de nombreux ouvrages de qualité ont été consacrés à la déroute de l’été 1940 et à ses causes. Je trouve ce genre de présentation approximatif, peu respectueux des travaux réalisés par bien des auteurs, ridicule et au final quelque peu mensonger !
Je ne lirai sans doute pas cet ouvrage mais franchement, arrêtez ces 4ème de couv’ irrespectueuses des auteurs, des éditeurs et au final des lecteurs !
Récemment sur le sujet, je recommande:
- le numéro 55 de Guerre & Histoire qui traite sérieusement du sujet (été 2020…)
- 1940. Vérités et légendes. de Rémy Porte. Une synthèse parfaite…
Je n’ai pas encore lu mais est-ce une façon maladroite pour l’auteur d’évoquer la tendance d’après guerre de surévaluer le prétendu génie militaire allemande pour mieux relativiser les lacunes du commandement français ? Je pense içi à l’argument développé dans Le mythe de la guerre-éclair de Friesser.
Oh, je crains plutôt que ce ne soit que la volonté « mercantile » de l’éditeur augmentée de celle de l’auteur qui bâtit son fonds de commerce sur les « archives militaires » sans jamais citer ses sources primaires et secondaires…
Merci d’être passé par ici, Nicolas !