Les passionnés d’histoire militaire savent combien la guerre à l’est fut dure et combien les Russes y furent soumis à des conditions de vie et de mort terribles. Souvenez vous de Grandeur et misère de l’armée rouge de Jean Lopez & Lasha Otkhmezuri.
Les carnets de guerre présentés ici relèvent de la même veine. Nicolaï Nikouline, jeune soviétique de Leningrad va se retrouver embringué dans la « Grande Guerre patriotique » de bout en bout, c’est à dire de 1941 à 1945. De Leningrad à Berlin… Et il va survivre à de multiples blessures.
Mais l’auteur ne fait pas que relater les combats et la vie misérable des soldats de l’armée rouge. Il dresse un réquisitoire sans appel des défaillances et des désordres, voire de la folie de l’armée rouge. Et il ne cache rien des exactions commises en Allemagne.
Ces carnets de guerre révèlent la parole vraie d’un homme qui s’est libéré de ses souvenirs, 30 ans après la guerre.
On comprendra que ce témoignage sincère, violent, très critique ait bouleversé la Russie loin des écrits entendus sur la « Grande Guerre patriotique » !
Il fallait bien la folie russe pour arrêter la guerre mortifère menée par les nazis. Impressionnant.
Aux éditions Les Arènes, en février 2019. 385 pages avec un portrait et une carte.
Bonjour,
je viens de le finir…Terrifiant. Le lire après celui d’E. Sledge (« With the old breed »/ »Frères d’Armes) révèle la différence d’attention portée au combattant par le commandement et l’intendance. Vous avez raison..Il fallait être atteint de la folie russe pour freiner puis enliser la cruauté mortifère nazie.
Bien à vous
G. Bialot