Michel Onfray pendant le premier confinement.

Jusqu’ici, je ne connaissais Michel Onfray qu’au travers de ses interviews radiophoniques ou télévisées ainsi que par quelques articles dans la presse quotidienne.

La crise sanitaire actuelle m’a amené à me documenter sur les pandémies mais aussi sur leur impact sur la société (cf ma lecture récente de l’ouvrage que lui a consacré Bernard-Henri Lévy, « Ce virus qui rend fou »).

La bouille du pauvre petit pangolin, dont on évoque souvent le nom (à tort semble-t-il) pour ce nouveau virus, et le titre, que j’ai trouvé plutôt bien choisi, m’ont finalement amenés à acheter mon premier ouvrage de Michel Onfray !

Et bien, mal m’en a pris !

En dehors de l’introduction et de la conclusion de bonne facture, il s’agit en fait d’une successions d’interviews du 28 janvier au 1er mai 2020 dans des médias régionaux, nationaux ou étrangers. En conséquence, les redites sont nombreuses et donnent à l’ouvrage un caractère excessivement répétitif. On pouvait s’attendre à mieux d’un tel auteur.

L’auteur est très critique sur la gestion de la pandémie en France, il délivre les bons (et rares) points et les (nombreux) mauvais points. En cela l’ouvrage présente un intérêt réel. De ci, de là, nous avons aussi quelques prises de hauteur, auteurs classiques à l’appui.

Cependant, j’ai aussi perçu, ad nauseam, la propension de l’auteur à pilonner ses cibles: Emmanuel Macron, le personnel politique et médiatique, l’Europe de Maastricht et le libéralisme économique. On sent poindre régulièrement le tropisme du tribunal révolutionnaire ou du tribunal populaire… On croyait ces temps révolus, il y a du Saint-Just ou du Boudarel là dedans ! 😉

Sincèrement, je m’attendais à beaucoup mieux d’un auteur aussi marquant dans les milieux intellectuels français… Rien à voir avec l’ouvrage de BHL cité ci-dessus, d’une toute autre portée.

Au final, je me laisserai tenter un jour par un autre ouvrage, plus construit, de Michel Onfray, mais pour celui-ci, j’ai été déçu.

La vengeance du pangolin. Penser le virus. Par Michel Onfray. 310 pages chez Robert Laffont en septembre 2020.

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