Intéressant mais…
C’est le premier ouvrage que je lis de Raphaël Delpard. Je connais ses travaux sur l’Algérie française et les pieds-noirs mais je n’ai pas encore eu l’occasion de les lire.
Étant particulièrement intéressé par l’histoire et la géopolitique du Proche Orient, j’ai acheté cet ouvrage consacré à la guerre des six jours et à ses conséquences. En fait, la lecture de celui-ci m’a laissé mitigé.
Pour rappel, la guerre des Six Jours opposa l’état d’Israël à ses voisins arabes (Égypte, Jordanie et Syrie) en juin 1967. Comme son nom l’indique, elle dura six jours et se conclut par une victoire écrasante de l’état hébreu.
Delpard nous rappelle les conditions qui menèrent à la guerre, il survole rapidement le conflit et l’essentiel de l’ouvrage est consacré à ses conséquences. Pour lui, Israël y gagna en puissance et en crédibilité mais y perdit largement en termes d’image et de soutien international. Il se concentre également sur le « lâchage » de la France avec l’embargo sur les livraisons d’armes. Ensuite une partie importante est consacrée à ce qu’il considère comme une imposture arabo-palestinienne: de la nation palestinienne au droit au retour en passant par les événements qui ont amené nombre de palestiniens à quitter le territoire israélien dès 1948.
Ces prises de position sont courageuses et à contre-courant de ce qu’on entend généralement. Ce qui me dérange ce ne sont pas nécessairement les thèses mais leur argumentation historique et le manque de clarté dans les sources. Il y a du Pierre Péan dans le style de Raphaël Delpard: il assène ses arguments avec force. Cependant la démonstration n’est pas toujours parfaitement construite.
Bref un travail intéressant à contre-courant du politique correct et de la pensée commune mais qui, de ce fait, devrait être plus solidement étayé.
Pour aller plus loin sur un sujet toujours très sensible:
- la question de Palestine en 3 volumes d’Henry Laurens (je le commenterai cet été)
- la guerre des Six jours de Pierre Razoux – la référence pour moi sur ce conflit
- les ouvrages de géopolitique de Frédéric Encel sur le Proche Orient.
- et toujours la hauteur de vue d’Alexandre Adler.