Je viens de finir d’une traite ce carnet de route d’un jeune Français Libre, Jacques Bardet.


Ces notes quotidiennes ou épisodiques sont poignantes car le journal de Jacques Bardet s’arrête le 21 août 1944. Au bas de sa dernière note, un anonyme y a noté:« Là s’arrête le journal du caporal Jacques Bardet qui, le surlendemain, 23 août 1944, a trouvé la mort à son poste de combat au cours de l’attaque de la Mauranne en rejoignant sa pièce de mortier sous un violent tir d’artillerie ennemie. »

En ces quelques lignes, avec la belle préface d’Yves Guéna et les notes du général Delaunay; on sait, par avance, que c’est le journal d’un mort en sursis que l’on va accompagner en du Liban à l’Egypte, de la Libye à Bir Hakeim, en Italie puis en Provence de 1942 à 1944.

On y découvrira, ce que peu de gens savent, que la guerre est faite au quotidien de beaucoup de temps morts, d’attente, de fausses informations. On y découvre l’importance de la guerre aérienne en Libye, l’opiniatreté du combattant allemand en Italie, le rapport aux civils italiens lors de la remontée de la botte. Jacques Bardet livre ses joies, ses peines, ses motivations, ses baisses de moral sans le fard d’une ré-écriture postérieure qui, bien souvent, arrondit les angles !

Jacques Bardet est mort à 25 ans avec son idéal de Français Libre ! In memoriam.

Je conseille vivement cet ouvrage à tous ceux qui s’intéressent aux combats de la France Libre mais aussi à ceux qui s’intéressent plus largement à l’histoire militaire et aux témoignages concrets de soldats engagés dans des conflits.

Qui plus est, indispensable quand on sait que ce témoignage a failli disparaître, récupéré in extremis dans une décharge publique…

Une belle publication des éditions Italiques avec deux carnets photos et les notes bien utiles du général  Delaunay.

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