Je passe du temps sur la bataille d’Arnhem en ce moment.

J’ai donc profité de l’occasion pour relire les mémoires du général R.E. urquhart qui commandait la 1ère division aéroportée britannique durant l’opération Market Garden en septembre 1944.

Pour rappel, la 1st Airborne Division fut la division larguée pour prendre et tenir les ponts d’Arnhem, « un pont trop loin » pour paraphraser le titre du best-seller de Cornelius Ryan et le film éponyme de Richard Attenborough.

L’ouvrage de R.E. Urquhart nous propose une relation datée de la célèbre bataille. Il date de 1959. Mais il n’en constitue pas moins un livre de première main sur la préparation et sur le déroulement des opérations autour d’Arnhem.

On pourra reprocher à l’auteur d’être resté centré sur les opérations de sa division. En même temps, il nous plonge dans les incertitudes, le manque d’information et les erreurs d’appréciation vécues sur le terrain lors de ces journées difficiles.

L’ouvrage démarre avec la préparation de l’opération, les largages, les opérations vers Arnhem et la lente réduction de la poche de résistance de la division sur la ville d’Osterbeek.

On appréciera également l’hommage rendu à ses soldats, aux blessés, aux civils hollandais et même à ses adversaires particulièrement en ce qui concerne les blessés d’ailleurs. Il égratigne clairement quelques officiers supérieurs de l’armée britannique mais avec la retenue d’un officier doublé d’un gentleman.

Si on doit retenir des points clés de l’échec rencontré, on notera: les largages trop lointains des zones à conquérir et à tenir, les difficultés de transmission dramatiques (entre les unités de la division mais évidemment aussi avec le XXXème corps britannique), le manque de coordination/communication air-sol, les difficultés d’approvisionnement (munitions, vivres mais surtout eau), les conditions de repli au sud du Rhin inférieur, la situation d’épuisement des unités et des blessés.

Bref, si ce n’est pas l’ouvrage définitif sur l’Opération Market-Garden, il n’en restitue pas moins de manière très poignante le vécu des hommes qui virent une division d’élite de près de 10.000 être réduite au quart de son effectif.

Aux éditions Presses de la Cité en 1959 avec une dizaine de cartes dans le texte et un cahier photos en N/B.


Partager