Au sommaire de ce numéro 55:
- Paris libéré… ! La libération de Paris et ses enjeux. Nous avons tous été marqués par le film « Paris brûle-t-il ? » de René Clément, lui même adapté du best seller éponyme de Lapierre/Collins. Franck Segrétain revient sur ce moment majeur de l’histoire de notre pays. La dimension politique des événements est vraiment bien mise en valeur par l’auteur.
- Dans la chronique « Ecrire l’histoire », une interview de Stéphane François par Stéphane Mantoux sur l’occultisme nazi. Pas d’intérêt pour moi, je passe.
- Quand les panzers contre-attaquent… ou qu’ils essaient. Je suis un peu en overdose de la bataille de Normandie en ce moment mais ce dossier de Vincent Bernard vient compléter intelligemment mes lectures actuelles. Trois bons articles pour situer le débat: le rôle attendu des panzer face au débarquement avec les approches opposées de von Rundstedt et de Rommel ainsi que l’indécision stratégique du haut comamndement allemand sur le sujet, le témoignage du SS-Brigadeführer Kraemer, commandant adjoint du I.SS-Panzerkorps sur l’engagement des panzers dans la bataille de Normandie et enfin la contre-attaque avortée sur Mortain (opératin Lüttrich). J’ai parfois eu du mal à suivre sur les cartes proposées.
- La fiche « Personnage du mois » est consacrée par Benoît Rondeau à Dietrich von Choltitz.
- Opération Bagration: la destruction du Groupe d’Armées Centre allemand. Stéphane Mantoux nous présente cette opération majeure, et décisive, des opérations du front de l’est. Comme toujours, il le fait de manière efficace. Je ne peux que regretter ses piques régulières à destination de Jean Lopez. Rabaisser le travail des autres ne valorise pas le sien. On attend désormais, avec impatience, un vrai ouvrage de fond de Stéphane Mantoux. Ici aussi, j’ai eu du mal à exploiter la cartographie.
- La fiche Cinéma est consacrée à un film de guerre russe, « L’étoile ». C’est toujours bien foutu avec la double dimension histoire & cinéma.
- Sturmgewehr 44 et AK-47 Kalachnikov, des frères d’armes ? Toujours par Stéphane Mantoux. Un article qui vise à faire le point sur les influences respectives des industries allemande et soviétique dans la mise au point de ce qui va devenir le fusil d’assaut moderne. Mission remplie.
- La rubrique « Critique de livres » avec pas moins de 14 ouvrages présentés par les auteurs de la revue. Toujours une bonne chose pour les lecteurs passionnés que nous sommes !
2e Guerre Mondiale n°55, numéro de juillet & août 2014. Dans les maisons de la presse ou chez l’éditeur.
Bonjour,
Je te retourne le compliment : faire des recensions systématiquement complaisantes ne valorise pas vraiment un blog. Quant à mes « piques » comme tu dis, dans cet encadré, il y a un vrai débat de fond me semble-t-il ; je te rappelle par ailleurs que j’ai développé mes arguments sur 10 pages pour le Joukov et encore plus pour Opération Bagration, et de manière sans doute plus fine et plus précise dans ce dernier cas. Si tu refuses de voir les limites et problèmes posés par le travail de J. Lopez, ce n’est pas mon problème.
P.S. : je ne dois pas être le seul à penser ainsi car à défaut de suivre ton blog maintenant, quelqu’un m’a
Rappel pour la n-ième fois: je ne cherche pas à valoriser un blog ni à me valoriser. Je me fais plaisir et je dis ce que je pense des ouvrages que je lis mais je ne lis que ceux qui m’intéressent aussi ! Bref, je ne fais pas un travail de recherche, je ne suis pas historien, je partage juste mes lectures et les satisfactions que j’ai dans mes lectures. J’adore lire du Lopez comme j’adore lire du Mantoux… Je ne lis plus de Lormier, j’aime moins ! C’est tout ! Pour ce qui est des critiques de 10 pages sur l’ouvrage de Lopez, chacun y voit ce qu’il veut – pour ma part, j’ai trouvé ça « malsain ». Ça ne veut pas dire que ça l’est, je ne fais que restituer ce que j’ai ressenti. Pour finir, et il n’y a rien de négatif, j’attends que tu nous livres un solide ouvrage de fond car je pense que ce n’est pas si simple que ça.
Débat qui n’a pas lieu d’être m’est avis.
Si S.Mantoux fait des critiques justes et d’autres un peu plus insignifiantes sur son style d’écriture imagé, il ne remet pas en cause le fond, la vision globale qu’il partage avec lui.
Or c’est ce qui est nécessaire pour comprendre cette guerre, que faut il retenir de l’Oeuvre de J.Lopez ?
Qu’il a dit que Joukov avait le niveau d’éducation d’un enfant de 8 ans ou qu’il a su importer en France des idées nouvelles (pour le public Français) sur l’ostfront ou l’art de la guerre a l’allemande ?
On peut toujours enculer les mouches tant qu’on veux, mais Stephane sera sûrement d’accord avec moi pour dire que quelques soit les faiblesses du monsieur il a apporté quelquechose. Il doit être critiqué pour ceux qui s’intéressent à une échelle très réduite du combat, mais les grandes idées restent juste. (et c’est pas le cas de tous les historiens)
Bonjour Tom,
Ce serait vrai si J. Lopez avait « importé », comme vous le dites, des idées nouvelles en France. Ce n’est pas le cas. Sur l’art opératif soviétique, il avait au moins un prédécesseur de renom. Sur les Allemands, plusieurs l’ont précédé. On touche là le fond du problème : le paraître.
« Le paraître » ? Jean Lopez aurait écrit 7 bouquins sur le front de l’est « pour paraître » ? C’est ce que tu sous-entends, Stéphane ?
J Lopez a l’avantage d’avoir la puissance de feu de Science et vie derrière lui que Sapir n’a pas eu.
Au final est ce si important de savoir qui est le premier qui … ? Je ne veux pas défendre qui que ce soit mais ce n’est pas non plus un escroc. Lui même semble assez humble et ouvert aux critiques.
Maintenant arrêtez de vous chamailler tous les deux, vous avez un point de désaccord, c’est pas la fin du monde.
Remettons les choses dans leur contexte. Sapir écrit son ouvrage, isolé: « La Manchourie oubliée » aux éditions du Rocher en 1996. Jean Lopez est rédacteur en chef de Science & Vie Junior depuis 1994. Il est inconnu à ma connaissance du milieu « histoire militaire » jusqu’à la sortie de son Stalingrad chez Economica en 2008. Il propose à Mondadori la création d’un titre consacré à l’histoire militaire qui deviendra G&H en mars 2011. Si puissance de feu, il y a, ce n’est sûrement pas à la sortie de ses 3 premiers ouvrages: Stalingrad, Koursk et Berlin. J’en profite pour signaler que Jean Lopez a un job de rédacteur en chef de deux magazines dans un groupe de presse international exigeant. Ses sept ouvrages ont été écrit, par passion, le soir, la nuit, les week-end et sur les vacances… Du « paraître » ?
pardon, erreur de manip.
Je disais donc que quelqu’un m’a gentiment indiqué que tu « bavais » sur mon dos.
J’en resterai là.
Stéphane,
La critique que je fais sur les piques évoquées ne m’empêche pas de saluer ton travail par ailleurs. SI tu (on ?) appelles ça « baver »…
Tu reconnaîtras que c’est un peu paradoxal (!). D’un côté tu me félicites, de l’autre côté tu me reproches des choses qui à mon avis ne sont pas fondées -ce ne sont pas des « piques », désolé, ce que j’écris, ce sont des critiques solides, étayées, je ne vais pas réécrire les 20 pages de mes deux dernières fiches de lecture des ouvrages de J. Lopez ici, plus tout le reste. Il y a comme une contradiction… et je n’apprécie pas. Je tolère tout à fait la critique, quand c’est fondé. Là, ça ne l’est pas. Explique-moi où sont les piques, et on verra.
++
D’abord, je ne te félicite pas ! J’ai salué le travail bien fait comme souvent et ce à mon sens, de mon point de vue de lecteur. Le fait que tu écrives 20 pages pour Lopez est déjà un signe, non ? Pour le reste, entre les réflexions sur la vulgarisation, les moyens à disposition, le fait de choisir des sujets sur lesquels il n’y a pas de « concurrence »,… Bref, pas vraiment envie de relire tes 10 + 10 pages… Tu connais mon point de vue: une carrière se construit par soi même, pas contre les autres. Tu n’es pas d’accord avec cette perception que j’ai de toi, tu ne l’apprécies pas et je le comprends très bien mais ce n’est vraiment pas un problème. Comme tu dis, restons en là…
J’en déduis que tu refuses de prendre la question sous un angle un peu plus profond -mais je le savais déjà- et c’est bien dommage. Si tu crois que je construis une carrière, tu te trompes lourdement…
Mais n’en déduis rien, Stéphane ! Par envie, goût et temps, je n’ai pas, comme la majorité des lecteurs de vos livres, oh auteurs, le temps de fouiller, comparer, juger and so on ! C’est tout ! Nous ne sommes que des amateurs face à des professionnels… ou à des enseignants-chercheurs! Mais bon, y en a des plus polis, plus policés que d’autres ! 🙂
Pour ce qui est de la carrière, tu en auras certainement une. Education Nationale (dans le secondaire ?), Univ (mais ça passe logiquement par la thèse), auteur en stand-alone ou tout autre chose ! Mais bon, le tout autre chose ne permettrait pas de voir se réaliser l’historien de talent que j’attends ! Mais nous avons déjà eu cette discussion par ailleurs ! Je te dis, restons en là !
P.S. : de fait, je n’ai aucun intérêt à critiquer J. Lopez pour me mettre en valeur moi-même ; je ne compte pas à ce jour publier d’ouvrages sur le front de l’est, et ce n’est pas en projet (je n’ai pas les mêmes moyens que d’autres). Donc excuse-moi du peu, mais il y a erreur sur la personne. Je suis critique mais autant que j’ai été, comme toi d’ailleurs, impressionné, dans un premier temps, par le travail de J. Lopez. Et puis, en lisant beaucoup en plusieurs langues et en posant des questions, je me suis « réveillé » et j’ai compris que je m’étais lourdement trompé. Une remise en cause de temps à autre, ça ne fait pas de mal. C’est ce que j’essaie de faire comprendre aux gens de bonne volonté.
Bonjour,
Merci pour la recension JL.
Pour en revenir à Bagration, j’ai avalisé complètement l’encadré car il proposait une vraie critique de fond et une mise en perspective des thèses de Lopez.
Or, le propre du travail scientifique, et qui plus est du travail d’un historien, où tout est soumis à l’interprétation, est qu’il peut être et même doit être remis en cause par ses pairs. Ce n’est pas par ce que ce n’est « qu’un » article de presse spécialisé commercial que le fond est absent, je n’ai pas besoin d’attendre un livre de Stéphane pour considérer son travail comme au moins aussi sérieux que celui de Lopez (il a par ailleurs déjà pondu des ouvrages qui ont montré le sérieux de son travail en général).
Pour le reste, ça ne me concerne pas 🙂
Cordialement,
NP
Nicolas,
Tu sais (ou tu devines) à quel point je suis attaché à l’édition de revues et d’ouvrages d’histoire militaire. J’apprécie ta volonté de faire exister un titre que je connaissais peu auparavant. En plus, j’apprécie le travail de la plupart de tes auteurs-pigistes et particulièrement celui de Stéphane. Je ne trouve ni infondées ni inutiles les réflexions de Stéphane Mantoux sur le travail de Jean Lopez, c’est plus la manière qui me gêne. Je précise, en tant que lecteur. Tout le monde ici sait ce que je pense de Stéphane: potentiellement un très bon historien en devenir (oui en devenir, un seul ouvrage – une synthèse – au compteur pour l’instant) mais qui risque de développer bien des problèmes de relationnel avec ses pairs ou avec les éditeurs. A lui de voir; perso, ça n’impactera vraiment pas ma vie.
La manière qui te gêne ? Pourquoi ? Tu n’apprécies pas qu’on critique le travail de J. Lopez ?
Mes pairs ? On ne doit pas avoir la même définition…
Les éditeurs ? Aucun problème jusqu’ici, je te rassure. Oh, peut-être que certains qui m’envoient des services presse -comme toi- n’ont pas apprécié j’imagine que je fasse des recensions vraiment critiques de leurs productions. Ceci dit, j’en reçois toujours autant, tu vois, d’autres semblent accepter que l’on se montre « critique » et pas toujours « bonne pâte ».
Pour la manière, relis toi en prenant de la distance ou de l’âge.
Pour le reste, je ne vois jamais les verres à moitié vides mais toujours à moitié pleins ! Et dans le cas de Jean Lopez, excuse du peu, y a plus de plein que de vide ! Enfin, pour les pauvres lecteurs de base que nous sommes ! 😀