Vingt-huit jours dans une poche du front russe, hiver 1942-1943.

Après l’édition posthume de ses lettres de Russie dans « Je reviendrai« , j’ai voulu en savoir plus sur Eugenio Corti et sur l’effroyable retraite consécutive à l’opération Uranus en novembre 1942.

De fait, les lettres d’ Eugenio Corti étaient quelque peu silencieuses sur la période de décembre 1942 à janvier 1943. Or, c’est durant cette période que va s’opérer « la retraite de Russie » des corps italiens pour sortir de la poche refermée par les forces soviétiques bien loin à l’ouest de la Volga et de Stalingrad.

Le texte a été écrit en 1947 mais il n’a été publié en français qu’en 2003 aux éditions de Fallois. C’est cette édition que je viens de lire.

Le texte est très prenant et a des relents évidents de la retraite de Russie que connurent les troupes de la Grande Armée de Napoléon en 1812. On y retrouve le terrible hiver russe avec le froid intense, le vent permanent, la neige, les gelures, l’épuisement des hommes, des animaux et des matériels ainsi que les terribles conditions d’existence des blessés et des survivants.

Marcher encore et toujours, subir les attaques et les tirs d’artillerie et de mortiers russes sans savoir si la prochaine étape permettra d’atteindre les lignes amies. La détresse du soldat tout autant que les petits gestes qui permettent de se soutenir et le réconfort moral tiré de la foi catholique de l’auteur émaillent ce récit dantesque. La cohabitation avec les unités allemandes de la Wehrmacht s’avère aussi difficile, on y notera déjà les crimes de guerre tout autant que la tenue des unités allemandes dans l’adversité de la retraite.

Un texte impressionnant et à lire absolument si vous avez la possibilité de le trouver.

Aux éditions de Fallois en 2003. 252 pages. Avec notes de l’auteur, une belle préface de François Livi et une carte.

 


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