Qui se souvient de la guerre italo-grecque en 1940-1941 ?

Après la victoire allemande sur la Pologne puis sur la France en 39-40, Mussolini ne voulait pas être en reste et souhaitait damer le pion à son compétiteur dictateur, Adolf Hitler. Son regard se porta vers les Balkans dont il occupait déjà un petit état: l’Albanie.

guerre-italo-grecqueIl est clair que pour le Duce, la Yougoslavie et la Grèce constituaient des cibles plus tentantes. En ce qui concerne la Yougoslavie, ce n’était pas possible car le gouvernement allemand cherchait, par la diplomatie, à l’associer à sa stratégie de l’Axe. Restait la Grèce qui semblait une proie bien tentante. Tous les rapports semblaient donner une victoire rapide à l’armée italienne. Mais c’était ne pas tenir compte de la réalité: il s’agissait d’attaquer, par l’Albanie, des troupes grecques solides et motivées dans un terrain montagneux difficile et dans une saison où pluie puis neige allaient donner bien du fil à retordre à un adversaire italien mal préparé.

L’offensive italienne, en infériorité numérique, se solda par un échec cinglant qui permit même aux troupes grecques de contre attaquer et d’entrer en Albanie !

il faudra finalement l’intervention de l’armée allemande, contre la Yougoslavie puis contre la Grèce, pour percer les lignes grecques et prendre à revers les troupes qui faisaient face aux Italiens.

Cette initiative, malheureuse, obligea donc Hitler à reporter de deux mois son offensive sur l’URSS perdant deux précieux mois qui manquèrent irrémédiablement pour l’offensive d’hiver contre Moscou. Mais ceci est une autre histoire.

A ma connaissance, l’ouvrage de Domnique Lormier est le seul, en langue française, sur ce conflit très peu connu qui généra quand même, en moins d’un an plus de 270.000 pertes: morts, blessés et disparus.

Lormier nous délivre un récit, assez classique, de ces mois terribles dans les montagnes de l’Epire. Le plus intéressant est sans nul doute la génèse de la décision italienne dans laquelle on appréciera l’impréparation militaire, l’illusion dans laquelle se complaisait Mussolini et ses affidés et les mauvais renseignements sur les forces réelles de l’armée grecque sur ce front. De même, la pression mise par la diplomatie allemande est bien mise en valeur. On peut reprocher, par contre, une approche très traditionnelle basée sur les archives respectives des différents belligérants régulièrement citées de manière générale et bein sûr toujours à l’avantage de la partie concernée. L’absence d’une bibliographie précise nuit également à cet ouvrage qui reste quand même unique sur le sujet.

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