Le général Lafourcade a commandé l’opération Turquoise durant les deux mois de son existence entre Zaïre et Rwanda.

Cela fait quelques années que le génocide rwandais défraie la chronique, certains suspectant l’Armée Française, donc le gouvernement, d’avoir encouragé le génocide. De mon point de vue, ce n’est clairement pas le cas et le livre du général Lafourcade vient à point nommé défendre l’honneur de nos soldats qui ont été confrontés, qui plus est, à une horreur absolue: un génocide.

Pour ceux qui, comme moi, ont longtemps ignoré ou tout du moins peu connu la situation au Rwanda à l’époque, il est bon de rappeler quelques faits: un état dominé par les Hutus majoritaires dans la population, une guérilla du FPR (Tutsis) menée de l’étranger (Ouganda), une communauté internationale pusillanime, une volonté française d’amener les contradicteurs à la table des négociations, une administration de l’ONU notoirement incompétente (comme d’habitude) et un jeu d’événements qui va mener à la catastrophe. Je vous renvoie volontiers à l’enquête bien complète de Pierre Péan sur le sujet: Noires fureurs, blancs menteurs aux éditions Mille et une nuits en 2005.

Le général Lafourcade nous livre un ouvrage factuel de sa prise de commandement de l’Opération Turquoise jusqu’à son arrêt, deux mois plus tard.

Il nous rappelle:

  • le contexte rwandais et l’événement qui déclencha le génocide: l’assassinat, dans un attentat, des présidents rwandais et burundais
  • les conditions d’engagement de l’Armée Française sous commandement propre, les forces de l’ONU ayant quelque peu démontré leur inutilité,
  • son arrivée sur place,
  • les difficultés rencontrés avec nos « alliés anglo-saxons », les forces de l’ONU, le FPR de Paul Kagame, les milices hutus, l’armé rwandaise (FAR)…
  • la pression des médias nationaux et internationaux,
  • le déroulement de la mission et l’adaptation permanente à la réalité

L’ouvrage se conclue sur une analyse succincte – on sent toujours le devoir de réserve – des causes et des conséquences ainsi que sur les blessures morales vécues par ceux qui confrontés à l’horreur se voient aujourd’hui diffamés.

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