Encel démontre de belle manière comment la géopolitique peut expliquer un conflit.

Le moyen-orient entre guerre et paix golan frédéric encel

Frédéric Encel nous propose d’appliquer une grille de lecture géopolitique à une zone particulièrement conflictuelle: le plateau du Golan entre Israël et la Syrie. Pour rappel, le Golan, peu peuplé, a été conquis en 1967 par Israël et annexé ensuite par l’état hébreu.

Dans un format de 240 pages et intelligemment illustré, cet essai fait un tour bien complet tant des enjeux que des dilemmes posés par le Golan entre les deux protagonistes:

  • l’enjeu militaire avec le rappel du rôle joué par le plateau de 1948 à 1973, ses caractéristiques topographiques et son impact quant à la proximité des zones de population israélienne mais aussi syriennes (une cinquantaine de kms de la capitale syrienne, Damas)
  • l’enjeu hydrographique non négligeable quant on sait le développement important des populations concernées, Israël contrôlant aujourd’hui la ligne de partage des eaux, cela donne à l’état hébreux un avantage certain tant sur les palestiniens que sur les jordaniens.
  • un chapitre très intéressant est consacré aux représentations qu’israéliens et syriens ont les uns des autres et au rôle du Golan dans ces représentations
  • enfin un chapitre captivant est consacré aux relations internationales, alliances et autres enjeux de la région. A la simple distinction classique des belligérants, Encel apporte une réflexion sur les jeux d’alliance (objectifs, moyens mis en œuvre) tant au niveau régional qu’au niveau des grandes puissances.

Il est clair que l’essai dépasse largement le cadre du simple Golan même si celui-ci reste au centre des démonstrations de Frédéric Encel. L’auteur n’en conclue pas moins à propos de ce dernier: introuvable paix, improbable guerre.

Aux éditions Flammarion dans la collection Champs en 2002.



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