larmee-francaise-dans-la-guerre-dindochine-maurice-vaisse1Cet ouvrage est la somme d’articles issus d’un colloque consacré au sujet les 30 novembre et 1er décembre 1999 à l’initiative du CEHD (Centre d’études d’histoire de la défense) et de l’union nationale de l’arme blindée cavalerie chars.

Comme souvent dans les travaux du CEHD, les auteurs sont de qualité et les textes pertinents. C’est bien le cas de cet ouvrage ci.

Le sujet en est: l’armée française en Indochine (1946-1954): adaptation ou inadaptation.

Cette question est en effet essentielle: la la France se relevait de la seconde guere mondiale, il lui fallait aussi tenir son rang face à la menace soviétique: OTAN et  Pacte de Varsovie se constituaient. L’armée française se retrouvait donc coincée entre constitution d’un ordre de bataille mécanisé moderne et un conflit, au bout du monde, dans lequel elle n’engagea que des professionnels: Légion Étrangère, Armée d’Afrique et quelques unités métropolitaines d’élite.

Le texte se subdivise en quatre parties assez égales:

  • le contexte politique et financier: il est clair que l’état de la France dans l’immédiat après guerre ne permettait pas le soutien au CEFEO engagé en Indochine. L’arrivée de De Lattre et l’appui croissant des États-Unis allait changer la donne mais trop tard face au développement de l’ordre de bataille vietminh
  • l’adaptation des hommes: la nature du conflit: guérilla et contre-insurrection allaient nécessiter une adaptation des hommes et des organisations, la vietnamisation des troupes et le lancement des marquis du GCMA allait marquer des évolutions majeures
  • l’adaptation opérationnelle et tactique: elle fut indispensable tant pour les opérations militaires que pour la contre-insurrection. On vit l’importance croissante du renseignement face à un ennemi, véritable « poisson dans l’eau »
  • l’adaptation des armes: conflit de fantassins par nature, la guerre d’Indochine allait imposer à l’arme blindée, à la marine et à l’armée de l’air des adaptations indispensables au support de l’infanterie

Un travail sérieux, d’ampleur, avec de bons auteurs.
J’ai particulièrement apprécié également la conclusion du Général Schmitt.

Bref, un très bon travail du CEHD et des Editions Complexe dont il faut saluer les risques d’édition sur de tels sujets.

Indispensables dans les bibliothèques consacrées à la guerre d’Indochine, à l’histoire militaire moderne.



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