Bon, mon histoire avec Dominique Lormier n’est pas un long fleuve tranquille ! 😉

Certains (hein, Antoine) sont surpris de me voir chroniquer régulièrement ses ouvrages !  Ben si, je m’accroche particulièrement quand Dominique Lormier se consacre à Bir Hakeim !

Ici, il nous propose un exercice de style particulier auquel il se frotte peu, la biographie. Et il a bien choisi son sujet car Pierre Koenig n’a pas eu, jusqu’ici et à ma connaissance, le biographe qu’il mérite.

Car enfin, soldat sorti du rang, combattant durant la première guerre mondiale, de l’expédition de Narvik, l’un des premiers Français Libres, à la tête des héros de la 1ère BFL à Bir Hakeim, rien que ses faits de guerre méritaient bien une biographie ! Et c’est sans parler de sa carrière politique. Bref, l’homme fut quand même fait Maréchal à titre posthume, le dernier après De Lattre, Leclerc et Juin !

C’est dire que Dominique Lormier s’attaque à un monument ! Alors comment s’en sort-il ?

En fait, le résultat est mitigé là où je suis généralement négatif ! Du mieux, en somme ! 😉

Quand on admet, comme je le pense, que Dominique Lormier n’est pas un historien mais un écrivain, je trouve qu’il s’en sort plutôt bien: c’est bien écrit, avec du souffle épique et de la passion. Bref, un récit qui a de quoi appâter ceux qui, sans nécessairement être des spécialistes exigeants, s’intéressent à l’Histoire, aux récits de guerre et au rôle des hommes dans les grands moments historiques ! Le récit de la vie de Koenig est donc alerte, accrocheur, faisant appel à des témoignages réguliers. Comme le sujet a été peu couvert, il ravira plus d’un lecteur, je pense.

Maintenant, pour les passionnés d’histoire militaire, on retrouve les travers des récits de Lormier: l’auteur cite des sources tout en restant vague (archives militaires…), utilise des sources secondaires quelque peu remises en cause depuis des lunes (voir sa bibliographie), ne va pas vraiment au bout de son sujet comme a pu le faire le regretté Jean Compagnon dans son excellente biographie de Leclerc ou un Jean-Christophe Nottin au sujet du général de Saint Hillier. Bref, l’exercice biographique est très exigeant et on retrouve bien, chez Lormier, les limites constatées lors de la lecture de ses précédents ouvrages.

En fait, quel est le problème ? Dominique Lormier est un écrivain qui écrit trop et qui ne va pas assez au fond de ses sujets tout en recherchant les sources venant corroborer ses parti-pris parfois discutables. Bien évidemment, selon moi ! 😉

Donc en résumé, un sujet original jamais traité, un récit alerte mais un travail biographique en profondeur qui reste à faire.

Aux éditions du Toucan. 360 pages avec un cahier photos en n/b. Quelques cartes auraient été utiles.

A lire: une recension plus enthousiaste que la mienne ! 😉

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