Essai transformé pour ce numéro 2 de Battles Magazine !

Battles Magazine 2

Pour ceux qui l’ignorent, et ils sont sans doute nombreux sur ce blog, Battles Magazine est un magazine français, rédigé en anglais, consacré exclusivement au jeux de simulation militaire sur carte: les wargames !

Créé au cours de l’été 2009 par un passionné français, Olivier Revenu, le magazine était apparu comme un OVNI sur la scène du wargame:

  • le magazine est exclusivement consacré aux simulations avec pions et cartes: pas d’articles historiques, pas de figurines, only counters and maps !
  • le magazine est d’origine française mais le rédac’chef a pris le parti d’en faire un titre anglo-saxon compte tenu de l’importance déterminante de la communauté anglo-saxonne, berceau du jeu de guerre depuis les années 60…
  • le magazine parait accompagné d’un jeu complet sur un format désormais standard: une belle carte couleurs, 140 pions cartonnés et pré-dcoupés et environ 8 pages de règles claires sans quasiment d’errata

Bref que du bonheur à un moment où le « vieux » magazine français Vae Victis peine à atteindre son numéro 100: voir mes différents articles sur les derniers numéros…

Bref, l’arrivé de Battles Magazine cet été m’a rempli d’enthousiasme me rappelant ma découverte, il y a plus de 25 ans, du vétéran anglo-saxon Strategy & Tactics. Et bien le plaisir éprouvé à la lecture du n°1 est confirmée avec le numéro 2 !

Battles Magazine Logo

En effet, Battles Magazine se distingue par sa spécialisation, la richesse de son contenu et sa qualité graphqiue exceptionnelle:

  • concernant sa spécialisation, Olivier Revenu a pris résolument le parti de ne s’intéresser, par passion, qu’à un seul pan du hobby du wargame: les wargames sur cartes. Pas de figurines, pas de jeux informatiques. Pour ma part, je me retrouve très bien dans ce positionnement. Quand on regarde le marché des revues spécialisées, elles sont souvent thématiques. Il n’y a qu’en France que la revue Vae Victis cherche à concilier tous les publics depuis son lancement, il y  a plus de 15 ans.
  • concernant la qualité graphique de la revue: elle est exceptionnelle et je pense que bien d’autres titres vont adopter peu à peu les choix faits par Olivier Revenu: mise en page dynamique, photos grand format, gros plans de déploiement sur cartes, mise en valeur des pubs des éditeurs. pour moi, cela a donné un sacré coup de vieux aux autres revues spécialisées… tout comme quand la 3D est venue bousculer la 2D dans les jeux informatiques…
  • concernant la richesse du contenu, le format retenu (148 pages) permet à l’éditeur un travail en profondeur de son sujet. On va donc retrouver quelques grandes catégories d’articles:
  1. des ouvertures de boîte pour des simulations qui seront analysées dans le prochain numéro
  2. des analyses de jeu comme D-Day at Omaha Beach, A most Dangerous Time, In the trenches, The hell of Stalingrad, Ghelphs & Ghibellines, Storm over Taiezhuang, Pursuit of Glory. Si ces analyses ne sont pas encore, en moyenne, du niveau des magazines anglo-saxons (ça viendra avec le temps, j’en suis convaincu), elles proposent généralement une interview toujours bien intéressante du concepteur mais surtout une mise en valeur graphique exceptionnelle des composants.
  3. des articles de fond sur un jeu, une série ou sur des sujets concernant la conception des simulatins militaires: « Really small » consacré aux petits jeux en vogue actuellement, « Wargame affairs » consacré à la simulation difficile des actions de reconnaissance sur le champ de bataille, « Learning » sur le potentiel d’apprentissage des événements historiques à travers la simulation, « Der Weltkrieg » qui analyse le système de jeu éponyme et surtout l’originalité des cartes développées pour la série,  « Game publishing » dans lequel S. Rawling nous apporte sa vision des business models possibles dans « l’industrie du wargame », « Liberty Roads: hitting the beaches », l’auteur, Nicolas Rident, nous propose les avantages et les nconvénients des diféfrentes alternatives de lieu de débarquement, le D-Day, un article intéressant sur les DTP (desktop publishing) de l’éditeur italien TCS Games, ma rubrique préférée, « Most wanted », qui nous parle de produits en cours de conception ou de finalisation, une rubrique passionnante pour les fans d’ « archéo wargame » comme moi: « The ideal game collection » consacrée ici aux jeux de Jo Balkoski – dommage que les photos soient pixelisées, une interview du graphiste Nicolas Eskubi  sur sa passion… et son métier, « History-Lite »une analyse de Charles Vasey sur les jeux à historicité réduite: jouabilité et historicité s’opposent elles ?
  4. le jeu en encart: toujours de belle facture (cartes et pions superbes, pour ces derniers un peu moins épais que la moyenne), toujours avec un format de règles + déploiement tenant dans 8 pages. Un thème original: la contre-offensive anglaise contre Rommel autour d’Arras en 1940. A noter, un article historiques très dense avec de nombreuses notes par le concepteur de la simulation, Michael Rinella et un article polémique « Stratégy for dummies » de Louis Capdeboscq qui a échauffé les esprits sur les forums francophones.

Counterattack Arras 1940 BM2

Bref, un numéro 2 toujours impressionnant. L’axe principal de progrès de la revue est, pour moi, de monter la qualité des articles qui n’atteignent pas tous la qualité des auteurs anglo-saxons habituels ou de quelques auteurs français comme Frédéric Bey ou Luc Olivier. Je pense que ça viendra avec le temps.

Battles Magazine Abonnement

Si on ajoute que la revue sort 4 fois par an au prix de 26 euros livraison inclus et qu’il existe une possibilité d’abonnement pour 4 numéro + un jeu inédit à 80 euros, Battles Magazine devient, pour moi, un incontournable de la scène du wargame international. Si j’ajoute que cet OVNI est né en France, je n’ai qu’une chose à dire: bravo à olivier Revenu !

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