Pour en finir avec la repentance coloniale de Daniel Lefeuvre – Flammarion 2006 – 2008.

Pour en finir avec la repentance coloniale Daniel Lefeuvre

Visiblement, l’historien Daniel Lefeuvre (Université de Paris VIII) est en colère…

En colère contre ceux qui, à ses yeux, dénaturent les faits historiques, qui sont pris en défaut de méthodologie historique et ce à des fins partisanes et politiques. Dans son ouvrage, il les appelle les « repentants », les dénonce nommément dans leurs écrits, dans leurs ouvrages et dans leur manque de méthode historique.

Un à un, il s’attaque aux concepts, pour lui, construits par des auteurs qui souhaitent faire de la repentance coloniale une nouvelle idéologie intellectuelle et politique.

Ce qui est intéressant, dans cet ouvrage, c’est la démarche rare d’un auteur attaquant nommément d’autres auteurs qui, pour Gilles Manceron comme pour Olivier Le Cour Grand Maison, ne semblent pas être des historiens de formation. J’ai eu du mal à trouver des contradicteurs à Daneil Lefeuvre si ce n’est Catherine Coquery-Vidrovitch sur le site « Indigènes de la République », site, rappelons le, quelque peu militant.

J’ai apprécié ce travail de Lefeuvre mais je vais devoir pousser mes lectures sur le sujet pour porter un regard plus complet.

Pour ma part, il est clair que je ne suis pas un adepte de la repentance car ce concept porte en lui le danger de se reprocher les uns les autres toute notre histoire commune et souvent difficile… Les allemands et les français, à titre d’exemple, ont su tirer un trait sur un passé pourtant lourdement chargé. Il faut en faire de même pour notre histoire universelle. L’histoire est ce qu’elle est, en quoi les générations actuelles seraient elles responsables des actions du passé ? Imaginons ce que serait un monde où Espagnols nous demanderaient réparation pour la contre-guérilla en Espagne sous Napoléon , où les français demanderaient réparation aux Italiens pour la politique de César durant la guerre des Gaules… ? Soyons sérieux, on construit l’avenir en regardant devant et en connaissant le passé pour ne pas renouveler les erreurs. On ne construit pas sur des repentants allant à Canossa rampant dans la boue et en robe de bure…

Pour ma part, je respecte trop l’Histoire pour l’instrumentaliser.



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