Epées et hallebardes nous propose de revisiter l’histoire militaire de la Suisse médiévale de 1315 à 1476.

Au Moyen Age, les cantons suisses perdus dans leurs montagnes vont peu à peu apparaître à la fois comme une proie tentante puis comme un adversaire sans pitié pour bien des dynasties européennes. L’Autriche  et le Duché de Bourgogne de Charles le Téméraire vont en faire les frais tout particulièrement…

L’art de la guerre suisse va se caractériser par des levées en masse  par canton, par des manœuvres agressives et par des batailles sans quartier.

Frédéric Bey s’est penché, avec gourmandise, sur les batailles des Suisses au moyen de son système de simulation des batailles désormais bien rodé: Au fil de l’épée.

Pour rappel, les caractéristiques principales d’Au fil de l’épée sont:

  • activation par bannière avec une part d’aléa et une logique qui permet aux corps d’armée les plus dynamiques d’agir en dernier
  • une progressivité  des pertes et de la fatigue qui amène une faiblesse croissante des unités: troupe fraîche – découragée – fatiguée – découragée et fatiguée – déroute – déroute et fatiguée. Cette évolution progressive amène l’une des deux armées à craquer à un moment ou à un autre…
  • des aléas qui ajoutent du sel (blessure ou mort d’un commandant de bannière par exemple), la marée qui monte au gué de Varaville (Epées Normandes), l’engagement à fond de la cavalerie de Charles le Téméraire à Grandson
  • tous ces points et bien d’autres font d’Au fil de l’épée un système de simulation efficace et bien rodé !

Pour Epées et hallebardes, les faits saillants sont:

  • Frédéric Bey a bien choisi ses batailles pour illustrer près d’un siècle de guerre des cantons suisses: de l’embuscade de Morgarten à la bataille rangée de Sempach et de Sempach à la bataille de Granson qui vit s’opposer la furie des piquiers suisses au feu artillerie/archerie de Charles le Téméraire
  • ce n’est pas le moindre talent chez Frédéric Bey que de choisir intelligemment les situations et de distiller des règles spécifiques très bien adaptées au contexte historique: Grandson est sûrement pour moi la bataille où cette intelligence apparaît le plus au grand jour: le fait de devoir, pour le bourguignon, engager à fond l’avant garde de cavalerie pour pouvoir activer les réserves simule parfaitement le fait que le duc Charles, bien présomptueux, pensait régler le compte des suisses uniquement par sa cavalerie…
  • L’évolution de l’art de la guerre helvétique est également bien illustrée par la progression des trois batailles sur plus d’un siècle et demi
  • A noter les spécificités suisses bien mises en valeur: moral élevé, combattivité bien rendue par un facteur spécifique, difficulté à prendre de flanc les carrés denses des suisses, la faiblesse constante en armes de jet

Tout ceci traduit bien la propension des suisses à se jeter sur leurs ennemis rapidement pour éviter le feu et pour permettre le choc rapide et décisif… Le Roi de France, François 1er, aura retenu la leçon pour vaincre les Suisses à Marignan !

Epées & hallebardes a été publié dans le numéro  81 de Vae Victis (ancienne formule) et est toujours disponible sur le site de l’éditeur Histoire et Collections.

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