
Derrière le titre accrocheur, une histoire passionnante sur la construction de la discipline historique. Il fallait en avoir l’idée. Le titre m’a accroché en librairie. Je viens de le terminer.
Le propos de l’auteur est de retracer comment la discipline de connaissance et d’enseignement de l’histoire s’est construite des temps anciens jusqu’à aujourd’hui. Depuis les textes sacrés, le rôle de la religion est déterminant mais il s’atténue peu à peu jusqu’à disparaître. D’où le titre. En fait on découvre que la discipline, en son aspect rigoureux, est vraiment récente et qu’elle a toujours été marquée par le pouvoir ou l’idéologie dominante… et ce n’est pas là de changer. Si l’approche reste principalement française, les approches d’autres pays européens sont présentes. Mais pas au delà et c’est à noter.
Au passage, il égratigne largement l’oeuvre monumentale de Jules Michelet, son « Histoire de la France » et il le fait de manière efficace et respectueuse.
La bascule vers une « science » historique démarre à la Réforme, tant chez les Protestants que chez les Catholiques mais il faudra encore plusieurs siècles pour y parvenir.
On appréciera l’érudition, exceptionnelle, de l’auteur qui rend ce texte important. Je regrette cependant une écriture dense qui nécessite une lecture très concentrée voire une relecture pour en apprécier toute la profondeur.
Indispensable pour comprendre l’historiographie de la discipline mais accrochez-vous, c’est du lourd !
Et ils mirenDieu à la retraite. Une brève histoire de l’histoire. Par Didier Le Fur. Aux éditions Passés Composés en mars 2019.