Depuis la disparition du Champs de bataille – seconde guerre mondiale, en catimini, il semble que le magazine de base développe plus d’articles sur le dernier conflit mondial. On remarquera également une tendance à chercher à apporter des réponses à des thèmes évocateurs tel que celui-ci: Juin 1944, le IIIe Reich peut-il changer le destin de l’Europe ? Un peu dans le style de Guerres & Histoire.
Bienvenue dans ce numéro 52 de Champs de Bataille,bien dense !
- La rubrique « Faits de guerre » rassemble des brèves ou articles courts dont je ressorts volontiers: les plans pour envahir l’Irlande en 1940, le P-39 Airacobra, la protection magique du HMS New Zealand (amusant) ou encore les critiques de livres.
- Les batailles de Belchite. Dans le cadre de ses articles de « tourisme historique », Brice Charton nous propose de découvrir ce village espagnol, son rôle durant la Guerre Civile et son état actuel, toujorus détruit.
- Juin 1944, le IIIe Reich peut-il changer le destin de l’Europe ? Il s’agit de l’article central de ce numéro, il nous est proposé par Jean-Philippe Liardet. Après un rappel de la situation générale à mi 1944, trois questions majeures sont traitées: Normandie, rejeter les Alliés à la mer, une utopie ? La destruction du Groupe d’armées Centre allemand, un désastre évitable ? Armes secrètes allemandes: un délai pour jouer un plus grand rôle ?
- Deux articles viennent compléter le thème précédent autour de l’impact allemand sur l’après guerre: Les scientifiques allemands au service des Alliés & La défaite allemande modèle le destin de l’Europe. Au final, ces cinq articles, au format assez court, permettent de faire le point sur quelques sujets clés mais sans aller en profondeur. Il semblerait que ce soit désormais un choix éditorial: faire un point rapide sur des sujet accrocheurs. On regrettera l’absence d’une bibliographie indispensable pour amener le lecteur à aller plus loin si le cœur lui en dit.
- Tarragone, la Catalane. Histoire & guerres. Un deuxième article de « tourisme historique » proposé par Brice Charton. Balayage de l’histoire de la ville, à travers les âges, monuments à découvrir et mise en avant d’un festival de reconstitueurs, « Tarraco Viva ». De belles images sur ce sujet.
- Taiwan, la fin de la colonisation hollandaise par le « pirate » Koxinga. Un sujet qui éveille ma curiosité car j’en connais bien peu sur ce sujet. Un peu d’exotisme ne nous fait pas de mal ! L’article est soutenu par des photos des lieux actuels. Le tout est signé par Brice Charton.
- Opération Downfall 1945, invasion du Japon. C’est David François qui nous propose la présentation des plans américains Olympic et Coronet d’invasion du Japon et le plan Ketsugo japonais pour y faire face. On sait comment tout cela finit avec les bombes d’Hiroshima et Nagasaki. Avec de belles cartes et une bibliographie anglo-saxonne. Intéressant !
- Les Francs-Tireurs d’Ars-sur-Moselle. Pierre Mangin, arrière-petit-fils d’un des officiers de cette unité, nous retrace la genèse de ces troupes de « frontière de l’est » et leur rôle dans la guerre de 1870. Pointu mais original.
- La citadelle de Besançon. Ici aussi dans une approche historique et touristique. Jean-Philippe Liardet à la baguette avec de belles photos actuelles de la citadelle.
Donc pour résumer, encore un numéro à la recherche d’une ligne éditoriale claire à défaut d’être affirmée. Il semble, pour ma part, que le magazine maintienne sa ligne récurrente: embrasser la totalité de l’histoire militaire en privilégiant des sujets peu couverts auquel s’ajoutent désormais le traitement de questions à la « Guerres & Histoire » et le tourisme historique.
A suivre ! 😉
Champs de bataille n°52, numéro de juillet 2013. Dans les maisons de la presse ou chez l’éditeur.
La « guerre et histoirisation » du titre s’est accompagnée d’une baisse parfois assez notable de l’intérêt des numéros voire des articles de champs de bataille.
Je pense notamment au très inutile dossier comparant la campagne de Russie de 1941 à celle de 1812. Du vu, revu, archivu. Idem pour les ratiocinations sur 1944 de ce numéro. Où sont passés les dossiers et sujets originaux? Relégués au second plan. Prélude à une marginalisation grandissante.
Un très bon titre qui avait une ligne éditoriale claire et traitait de sujets variés et originaux avec qualité sombre dans les couvertures putassières, les discussions de café du commerce de l’histoire militaire à la « guerre et histoire » (mais apparemment, ça plaît) et les couvertures à base de panzerporn. Allez, du messerschmitt, du panzer et de la 2ème G.M. Comme s’il n’y avait pas assez de S.S. à la Une de la presse spécialisée!
Champs de Bataille, depuis qu’il épargnait à ses lecteurs la 2ème G.M. montrait toute la richesse de l’histoire militaire. Depuis qu’il retombe dans le marronnier de la discipline, je ne donne pas cher de sa peau. La revue va couler: d’autres font du panzer. En mieux.
Bref, lecteur de longue durée du titre, je m’en sépare depuis quelques numéros. Trop déçu pour continuer. Ce n’est pas seulement en imitant la concurrence (sur la qualité de laquelle il y aurait, d’ailleurs, beaucoup à redire) qu’on maintient ses parts de marché, c’est aussi en se démarquant.
Un commentaire très agressif mais il est clair que la revue se cherche. Les temps ne sont pas faciles pour les éditeurs.
Certes, mais la revue était t’elle en difficulté avant cette période d’instabilité? La maison d’édition semblait en bonne forme avec sa pléthore de titres.
Guerre & Histoire se démarquait de plusieurs façon:
– L’absence, ô combien rafraîchissante et originale pour un magazine généraliste de la sempiternelle Seconde Guerre Mondiale. Ceux qui veulent du panzer, du Stahlhelm et des runes SS achètent Militaria, 39-45 ou Ligne de Front. Je suis personnellement arrivé à saturation en ce qui concerne la 2ème G.M. il y a plus de dix ans et je ne vois rien, mais absolument rien d’original dans les publications de la presse spécialisée. Du 1944, du Front de l’Est, il y en a partout.
http://www.journaux.fr/histoire_art-et-culture_1_0_45.html Je jette un oeil tout les mois sur les sorties et c’est inévitable, à chaque fois les mêmes sujets… Et le plus souvent avec des belles photos de S.S. ou de Tigres. Mais il n’y a pas de German Bias, non… Enfin, c’est un autre débat.
– Un traitement sérieux, sans être trop pontifiant ou universitaire, de sujets originaux voire méconnus. Et ces sujets faisaient souvent la Une.
Raté, on se retrouve depuis un peu plus d’un an avec des sujets du genre « Qui qui est le plus fort, Napoléon ou Hitler LOL ». C’est du niveau d’un Historia ou de discussion sur Jeux Video.com. Je fus affligé par la lecture de ce dossier. Rien de nouveau… Du vent et des évidences.
Avec l’impression qu’une revue auparavant sérieuse me prenait pour un imbécile de 15 ans ou un type qui l’a achetée par hasard, parce qu’il y avait un gros char sur la couverture.
Bref, une revue qui avait un rythme de croisière depuis quatre ou cinq ans et qui semblait bien tourner se tire une balle dans le pied. Ou elle est torpillée par la putasserie, les sujets racoleurs et la vulgarisation à outrance de Guerre & Histoire. Et si c’est ce qu’il faut faire pour survivre dans le milieu, eh bien que périssent Champs de Bataille et l’ensemble de la presse spécialisée.
pour ma part je n’achete plus, non pas par désintéret, mais tout simplement pour le prix. je suis allé faire un tour pour voir les revues hier et j’ai halluciné sur les prix. entre 12 et 15€ le magazine. c’est 3 fois le prix d’un livre de poche. A ce prix la on a des livres d’histoire tout à fait convenable qu’on lira plus qu’un magazine. Prends par exemple les livres de la collection Texto et pour moins de 10€ tu as des livres vraiment excellent.
Autant j’achete guerre et histoire car pour le prix je trouve que j’en ai pour mon argent. Autant je ne le fais plus pour les magazines comme champs de bataille vue leur prix prohibitif. A quand le magazine à 20€?
Salut Fix, tu n’as pas tort. 12,95 euros pour une revue, ça fait quand même cher. Et on se rapproche, en effet, du prix des ouvrages. La norme est plus à 6-7 euros en général. Tout l’intérêt d’un magazine est, pour moi, d’ouvrir des pistes, de donner des envies de lecture, des orientations bibliographiques, et d’apporter un contenu iconographique riche (illustrations, photos, cartes, OdB,…) bien complémentaire des ouvrages plus pauvres évidemment sur ce dernier point.
Champs de bataille s’en sortait plutôt bien jusqu’ici avec ses sujets, son « grand format », son volume de pages et sa richesse iconographique. C’est clair que le magazine se cherche maintenant une nouvelle voie qu’il peine à trouver et ça se sent. Pour ma part, je reste plus patient, j’espère qu’ils trouveront le « bon chemin ».
Bonjour à tous,
En fait, la nouvelle ligne éditoriale de la revue Champs de bataille se cherche, en effet, après les difficultés que la maison a connu.
Tout d’abord, je vous accorde un point : le dernier numéro de CdB comprenait bien trop de Seconde Guerre mondiale. Mais ce fait, ainsi que le retour de cette période dans chaque numéro, s’explique par la disparition de « Champs de Bataille : Seconde Guerre mondiale », qui drainait jusque là tous les sujets sur ce conflit. Nous avons tiré le bilan de ce dernier numéro et travaillons à l’épurer de la SGM et y mettre plus des autres périodes.
Quant au prix de la revue : elle est en adéquation avec ce qui se fait aujourd’hui. De nombreuses revues proposant 116 pages de qualité d’impression et en dos carré collé affichent un prix équivalent voire supérieur. En 2011, notre numéro 42 affichait un prix de 9,95 € pour seulement 84 pages. Depuis, le coût de fabrication a augmenté, comme tout, et le nombre de page également !
Enfin, une revue n’est pas là pour être exhaustive comme un livre (donc aucune raison de comparer les deux supports, qui n’ont pas la même fonction) et une revue comme Champs de Bataille propose un grand nombre sujets variés, à l’inverse d’un livre qui est souvent monographique. En fait, le but d’une revue telle que celle-ci, pour un passionné d’histoire militaire en général (et non spécialisé dans une période), est de lui éviter de fastidieuses recherches Internet ou bibliographique en proposant un panel de sujets et de périodes traités. C’est le plus d’une revue en général, et en particulier de CdB.
Pour ce qui est des sujets et de la façon de les traiter à la « Guerre et Histoire ». Il est peut être vrai que nous avons eu tendance à faire des couvertures ressemblant à celles de cette revue, devenue étalon par force (entre autre via des blogs comme celui-ci, qui n’hésitent pas à comparer systématiquement les autres productions à cette unique revue), mais il nous semble que l’intérieur de la revue reste original, varié et de qualité dans son ensemble, peu éloigné de ce qu’elle était il y a quelques années. Le dossier est certes peut être plus « abordable » que ce que l’on produisait avant, mais ce choix est légitime lorsque l’on veut élargir son lectorat. D’ailleurs, l’histoire comparée n’est pas sans intérêts méthodologiques et se démarque de ce que peut faire l’étalon sus nommé.
Après, ce sont les chiffres qui parlent et pour le moment, cette ligne éditorial ne semble pas effrayer notre lectorat, toujours en rendez-vous.
Mais nous suivons les critiques avec intérêt. Et d’ailleurs, merci à vous de les exposer, c’est toujours une bonne chose pour nous.
Bien cordialement,
Nicolas PONTIC
Tss, tss Nicolas…
Sur Bir-Hacheim, je constate depuis la sortie de G&H une tendance à la copie de son approche innovante. Les éditeurs spécialisés doutaient de la capacité de Mondadori à atteindre une diffusion suffisante pour un tel groupe de presse. Jean Lopez y a cru dès le début avec sa petite équipe. Je pense que cela a fait envie à la dite presse spécialisée et que certains (beaucoup…) ont essayé de copier les ingrédients du succès: prix, approche vulgarisatrice… Ce qui manque quand même toujours c’est la qualité du travail de sélection des sujets par l’équipe de rédaction et la pertinence des contributeurs, l’iconographie, les références bibliographiques systématiques. En fait, je pense que l’expérience de Sciences & Vie Junior couplée à la « science » de distribution du groupe Mondadori ont aussi fait le reste.
En termes militaire, on appelle ça une « surprise stratégique » et c’est une bonne surprise… 😉
Et quid de la copie de « Guerre & Histoire » sur d’autres revue ? (je préfère parler d’inspiration). L’inverse peut être aussi vrai.
En effet, je connais une revue qui fait une rubrique systématique de témoignages exclusifs en ouverture de numéro bien avant G&H.
Qui a une ligne éditoriale « scientifique », avec bibliographie systématique et problématisation des sujets bien avant G&H.
Qui propose des chroniques historiques sur une ou deux pages innovantes avant G&H.
Et tout cela dans une seule et même revue… Trouvez là 🙂
Toutes les revues ont tendance à se copier les unes les autres, sur certains points, G&H n’y échappe peut être pas ?
Et je peux vous dire que M. Lopez n’y est pas allez bille en tête : il a d’abord fait une étude de marché bien poussée, d’où des sujets qui sont des marronniers en histoire militaire générale en couverture (70 %). Ce n’est pas un reproche, mais une simple constatation.
S’il est certain que l’entrée de G&H sur le marché à fait l’effet d’une petite bombe et que beaucoup (moi y compris) se sont inspirés de certains points, c’est plus sur la forme que le fond. Et je ne vois que deux différences de tailles entre une revue comme G&H et d’autres revues d’histoire spécialisées : une assise financière et publicitaire sans commune mesure avec les concurrents ; une approche grand public (avec des articles en 5 points, par exemple) plus aboutis, qui permet de toucher un marché plus large.
Je ne suis pas ingrat pour autant : G&H est effectivement une très bonne revue qui a de sérieux atouts, avec une approche journalistique et des accroches pertinentes. Mais les spécialistes de la presse d’Histoire militaire ne s’y trompe pas : si G&H propose un cocktail apetissant, les ingrédients existaient déjà bien avant.
Pour en revenir à Champs de bataille, je pense que le problème se situe plus dans une perte d’âme, antérieur à l’arrivée de G&H, que dans une volonté de copier cette dernière revue.
Bien cordialement,
NP
On est assez d’accord là. Je pense qu’il faut plus insister sur:
1_ la dimension journalistique du titre Guerres & Histoire
2_ son origine qui explique beaucoup la ligne adoptée: Sciences & Vie Junior…
La vraie nouveauté était là pour moi.
😉
Question naïve, mais, qu’est ce qu’apporte concrètement une « ligne journalistique » par rapport aux revues spécialisées déjà implantées ?
M. Lopez m’avait un jour asséné cela, comme une distinction entre G&H et les autres titres, sans que je comprenne à l’époque que c’était une façon de dire « ne mélangeons pas les torchons et les serviettes », ce que j’ai fini par comprendre par rapport à d’autres intervenant du milieu qui ont eu droit au même discours.
Pouvez vous m’éclairer ?
« Heureux les innocents,le royaume des cieux leur appartient ! ».
Je ne crois guère à votre naïveté en la matière ! 😉
Ligne éditoriale claire et structurée, interviews d’acteurs et d’auteurs, exclusivités, accroches des titres et de la couv’, la revue de presse, les sorties, les rubriques d’actu…
J’ajouterais également une ligne graphique professionnelle et dynamique faisant largement usage de l’illustration… Le coup de patte de Science & Vie…
Sans parler et sans vouloir vexer quiconque de la qualité de l’équipe de rédaction réunie et des auteurs invités. Je n’en citerai que deux: Drévillon et Goya par exemple.
J’ai bien noté votre petite pique sur Jean Lopez. J’ai eu l’occasion de le rencontrer aux débuts du magazine. Le pari n’était vraiment pas gagné d’avance dans un groupe de presse tel que Mondadori mais il y avait une vision et une volonté de réussir la sortie d’un titre avec un tel positionnement. Une volonté inoxydable pour reprendre l’une de ses chères expressions. Pari réussi.
Pour ce qui est de la presse spécialisée, on peut noter que la plupart d’entre elles présentent des comptes d’exploitation négatifs à l’exception notable des éditions Caraktère.
La question récurrente pour moi est toujours la même: y a t’il la place pour autant de titres ?
Bonne journée !
CHAMP DE BATAILLE THEMATIQUE…
TOP : documentations ; photos ; cartes ; iconographies ; connaissance du sujet.
FLOP : beaucoup trop de fautes d’orthographe ; syntaxes ; phrases incomplètes
Conclusion : merci de vous relire avant d’imprimer le magazine !!!
Bonjour Pioger,
Message bien reçu !
Cordialement,
Nicolas