En général, je ne suis pas fan de ce type d’ouvrage écrit à quatre mains par un journaliste et un auteur d’essais et de romans. Mais sincèrement là, c’est vraiment du bon !
On entre dans le vif du sujet par la relation des événements du 7 octobre 2023 et les massacres et prises d’otages à attribuer au Hamas mais aussi au Jihad Islamique, au FPLP et aux civils gazaouis. Que de haine et d’atrocités cumulées.
On est quand même impressionné par les manquements graves du renseignement israélien sur la préparation d’une telle opération par le Hamas et ses alliés. Particulièrement lors d’une fête religieuse qui a dégarni les rangs des forces de défense comme au début de la guerre du Yom Kippour en 1973.
Il était clair que la riposte israélienne allait être à la hauteur des massacres et de la menace et c’est sans doute ce que souhaitait le Hamas.
On savait que la partie allait être difficile: attaquer une zone très urbanisée qui concentrait près de 2 millions de personnes pour lesquelles les mouvements armés palestiniens étaient comme des poissons dans l’eau.
Si on n’a pas vraiment le détail des opérations et des doctrines déployées, les connaisseurs seront surpris des faibles pertes consenties par Tsahal depuis le début de son engagement dans la bande de Gaza, il y a près de deux ans maintenant.
L’un des intérêts de l’ouvrage est de mettre en perspective le rôle joué par l’Iran avec l’engagement rapide du Hezbollah sur le front nord d’Israël ainsi que celui d’un autre proxy, les Outhis yéménites. Face à cette coalition, Israël va mettre en place une stratégie et des tactiques, pour non seulement contrer ses adversaires, mais aussi pour adopter une attitude offensive efficace qui va l’amener à frapper ses adversaires de façon systématique jusqu’au coeur de l’Iran.
Si l’ONU, les médias, des partis politiques mais aussi des pans d’opinion publique crient au génocide et à la famine organisée, le succès du renseignement et des forces militaire israéliennes est évident. Et les adversaires d’Israël sont largement amoindris, tout particulièrement l’Iran.
Sur le terrain des opinions publiques particulièrement en Europe, le ressenti à l’égard d’Israël est très négatif et les slogans « Free Palestine » et « From the sea to the river » n’envisagent pas autre chose que la disparition pure et simple de l’état hébreu. Dans tous les cas, c’est oublier l’efficacité du renseignement et de Tsahal, la résilience des Israéliens et l’arme nucléaire possédée par l’état hébreu.
Plus que jamais, les Palestiniens sont bien mal aidés entre un Hamas en voie de destruction, une Autorité palestinienne aux abonnés absents, un monde arabe très discret et un Iran bien affaibli.
La guerre et la géopolitique ne se font pas à coup de slogans…
Sincèrement un ouvrage très intéressant pour prendre le recul nécessaire, sans militantisme aucun, sur les opérations de renseignement et militaires depuis deux ans.
Sur le front des wargames, toujours rien en vue sur le sujet. A défaut, je vous conseille encore et toujours l’excellent Fitna proposé par Pierre Razoux, vrai expert des conflits israélo-arabes et des Proche- & Moyen-Orient , édité par Nuts Publishing en 2020.
