Juillet 1942: la Wehrmacht franchit le Don en direction du Kouban et du pétrole du Caucase. De fait les forces allemands visaient un deuxième objectif sur une route divergente de celle de Stalingrad. La poursuite de ces deux objectifs confirmait l’assurance nazie quant à faire s’effondrer la combativité des Soviétiques. Ce ne fut pas le cas. La chaîne du Caucase ne fut jamais conquise et le pétrole caucasien ne permit pas à l’Allemagne de suppléer au manque drastique de pétrole au delà de celui de Roumanie.

The Caucasus Campaign (GMT Games) est une simulation proposée par Mark Simonitch, une référence en matière de wargames. C’est un jeu de dimension finalement assez modeste qui se joue sur une carte de 22×34 pouces, une planche et demie de pions et un livret de règles de 24 pages.

L’échelle de la simulation est de 18 miles par hexagone, 1 semaine par tour et les unités représentent principalement des divisions.
Avec mon camarade de wargame, Frédéric, nous venons de terminer deux parties de cet intéressant wargame de Mark Simonitch.

Quels sont ces points d’intérêt ?

  • tout d’abord les composants: de grands hexagones pour de grands pions, bref un confort indéniable. A noter un livret bien construit également et clair d’utilisation selon moi.
  • ensuite un maximum de particularités du jeu sont indiquées sur les pions ou directement sur la carte permettant de limiter grandement, sur ce point, le recours au livret de règles. C’est bien foutu et on constate ici et une fois encore la maîtrise de l’éditeur américain GMT Games, le meilleur actuellement toujours de mon point de vue.
  • la séquence de jeu est asymétrique permettant aux deux joueurs d’être actifs régulièrement
  • le système de jeu est finalement assez simple avec beaucoup de chrome qui semble complexe mais facile à intégrer à l’usage. La seule exception est constituée des règles de ravitaillement pas toujours simples à maîtriser surtout quand on s’approche du terrain difficile de la chaîne du Caucase !

La campagne complète est donnée jouable en six heures. Bon, mon adversaire est assez lent 😉  mais je pense quand même, comme souvent, qu’il faut plutôt prévoir le double du temps indiqué pour qu’un résultat se dessine. Pour notre part, nous avons joué seulement deux tours dans une première partie, les Allemands ne pouvant clairement pas la gagner. Dans la seconde, nous nous sommes arrêtés au début du cinquième tour, le résultat, une victoire allemande, nous semblant plus que prévisible.
Les conditions de victoire sont géographiques mais avec une subtilité non négligeable: il faut atteindre un certains nombre de points de victoire à chaque tour (par exemple 7 au tour 6, 8 au tour 7, etc…) obligeant l’Allemand à un effort permanent pour ne pas donner la victoire, par mort subite au Soviétique.
Quelques clés:

  • pour l’Allemand, il faut être particulièrement agressif avec pour objectif de maximiser les pertes soviétiques à chaque tour quitte à en prendre. C’est la seule solution qui empêchera le Soviétique de se renforcer suffisamment sur le piémont du Caucase et de reprendre l’initiative stratégique
  • pour le Soviétique, il s’agit d’amener un maximum d’unités au pied du Caucase de manière à bloquer les passages essentiels et être éventuellement en capacité de contre-attaquer dans les derniers tours de jeu

Au final, j’ai vraiment bien apprécié cette simulation de Simonitch: qualité des composants, système, conditions de victoire tendues sur un jeu au format jouable en solo ou en duo. Certains wargamers francophones considèrent la rejouabilité de ce jeu limitée. Je n’ai essayé que deux fois mais je pense qu’il y a dans les conditions de victoires de quoi satisfaire de nombreuses parties différentes en fonction de l’adversaire.
The Caucasus Campaign, un wargame de Mark Simonitch édité par GMT Games en 2009 disponible chez l’éditeur, dans les bonnes boutiques et sur BordGameGeek en nombre.

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