rendez-vous-avec-lislam-adlerAlexandre Adler vient de sortir un nouveau livre: »Le monde est un enfant qui joue ».

On l’attendait depuis 4 ans. Je le commenterai très prochainement.

Le précédent était « Rendez-vous avec l’Islam ». Voici la critique que j’avais formulée à sa sortie.

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Alexandre Adler est indéniablement un géopolitologue de grand talent, à l’érudition certaine et doté d’une vision à la fois pertinente, originale et perpétuellement en mouvement.

Ses analyses ont toujours l’art d’être de qualité, parfois déroutantes, prenant souvent le contrepied des pensées dominantes ou logiques.

Adler apporte toujours un regard neuf sur la géopolitique et sur l’histoire. Pour résumer, on aime Alexandre Adler ou on ne l’aime pas !

Son « Rendez-vous avec l’Islam » nous brosse un portrait très complet de l’Islam dans sa diversité et dans toutes ses dimensions géopolitiques. Si nous associons régulièrement Islam et Monde Arabe, Adler nous remet en perspective l’importance du fait turc (non arabe et sunnite) et celle du fait iranien (perse, non arabe mais chiite).

Mais sincèrement, à la lecture de « Rendez-vous avec l’Islam », si on apprécie toujours ses qualités indéniables, on ne peut qu’être déçu du style d’écriture d’un Alexandre Adler qui s’écoute de plus en plus parler… Adler a du talent mais oublie que sa mission reste d’informer, de faire comprendre le monde. S’il veut réussir, il est indispensable d’utiliser un style d’écriture sans doute plus simple, au vocabulaire moins recherché, sans digressions multiples certes intéressantes mais qui nuisent à la clarté.

Adler semble tourné vers ses pairs… et à force de compliquer l’écriture, il perd le lecteur. Nous avons besoin d’esprits brillants pour aider à décrypter le monde mais aussi d’esprits clairs…

Relisez ses précédents ouvrages, cette tendance s’affirmait déjà mais elle atteint ici un niveau vraiment excessif qui je l’espère n’est pas un point de non-retour.

Mais pour finir sur une note positive : sur le fond, « Rendez vous avec l’Islam » reste du grand Adler !

Bref, nous verrons prochainement, avec « Le monde est un enfant qui joue » s’il persiste dans son travers ou non.

262 pages aux éditions Grasset en 2005.



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