Race for Berlin est la 5ème simulation* que nous livre Battles Magazine avec son numéro 4.


Pour rappel, Battles Magazine est une revue spécialisée dans le wargame (jeu de guerre). Il est édité 3 à 4 fois par an par un éditeur français, basque, devrais je dire ;-), mais rédigé en anglais, communauté largement majoritaire oblige…

Dans ce numéro 4, Battles Magazine frappe fort en nous livrant une bataille assez peu simulée jusqu’ici, à ma connaissance: la bataille pour Berlin en 1945.

Pourquoi cette bataille n’a-t-elle pas donné lieu à plus de simulations dans l’histoire du wargame commercial ?

Parce que cette bataille est évidemment TOTALEMENT déséquilibrée.

Tout l’enjeu, pour le concepteur, était donc de trouver un système de jeu qui permettait aux deux adversaires, au delà de l’historicité, de prendre du bon temps et d’avoir un challenge intéressant à relever.

Ce fut donc l’objectif de François-Xavier Euzet, bien connu des forums francophones de wargame, Strategikon et L’estafette. Et pour tout dire, il l’a réussi MAGNIFIQUEMENT avec son Race for Berlin.

Comment a-t-il fait ? Le rapport réellement dissymétrique entre les deux parties ont amené l’auteur à transformer la confrontation entre les deux camps en une course poursuite au succès pour les deux acteurs de la conquête de Berlin: les maréchaux soviétiques Joukov et Koniev. Pour résumer, les deux adversaires ne sont pas en opposition mais en concurrence pour la prise de la ville ! De plus, François-Xavier Euzet a adopté le système efficace d’un vieux jeu SPI de Jim Dunnigan, Battle for Germany (1975), en confiant à chacun des compétiteurs les troupes allemandes opposées à son adversaire.

Simple, élégant, efficacité garantie, challenge réussi !

Pour ajouter du suspens à la simulation, François-Xavier Euzet a également mis en place une dizaines d’événements tirés au sort de manière à ajouter du chrome et de l’imprévu à la simulation. Ces événements pouvant sacrément impacter le cours du jeu d’ailleurs…

A noter également que le système de résolution de combat diffère complétement entre les combats pour arriver à Berlin et les combats dans la ville.

La victoire est déterminée par des points de victoire centrés essentiellement sur la prise de zones de terrain, les pertes important peu et les zones dans Berlin étant les plus rémunératrices en VP. Il faut être également attentif aux VP additionels pour l’atteinte de conditions particulières qui ont fait pencher par deux fois la balance dans le camps de Joukov dans mes parties tests…

Je conseille aux joueurs d’être également vigilants sur la progression des Américains simulée uniquement par les dés. On pourrait s’en abstraire mais si les forces US arrivent à Berlin , la partie est perdue pour les deux adversaires. Tant d’efforts pour rien, ce serait bien dommage… 😉

Si on ajoute à ça des pions superbes et une carte à zones de belle facture malgré un petit défaut de délimitation des zones en première lecture, tout est presque parfait !

On obtient alors un wargame que je me suis empressé de déployer pour deux parties solos bien agréables. Par deux fois, Joukov l’a emporté sur Koniev mais seulement au finish et dans les combats dans la ville de Berlin… donc un suspens garanti !

Pour résumer, Race for Berlin est l’exemple même du wargame de magazine réussi: une simulation originale, des composants de qualité, des règles vraiment claires, un développement et des tests efficaces pour, au final, nous donner une simulation bien équilibrée et au suspens constant !

Bref, un wargame IDEAL !

Certains ont reproché à Battles Magazine:

  • de n’avoir publié que des wargames seconde guerre mondiale et postérieur
  • de n’avoir publié que des jeux à zones.

Pourquoi pas ! Pour ma part, j’ai constaté qu’il a permis, par trois fois, à des concepteurs francophones d’avoir un écrin de qualité pour leurs productions, ce qui commençait sérieusement à manquer avec l’arrêt chez Vae Victis des wargames en encart sauf pour des mini-jeux. Si on ajoute qu’Hexasim s’allie à Canons en Carton pour éditer les jeux de Frédéric Bey, on peut dire que les concepteurs français ont désormais les moyens d’exprimer leur talent dans des conditions optimales. A eux d’en profiter !

Pour résumer et pour ceux qui ne l’ont pas encore fait: ABONNEZ-VOUS A BATTLES MAGAZINE !

Et si vous doutez encore, voici les 10 bonnes raisons de vous abonner. .-)

* Pourquoi 5 pour 4 numéros ? Parce que les 1.000 premiers abonnés se sont vus gratifier d’un jeu additionnel, hors commerce: Storm over Kunlun Pass 1939.

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