Dans la lignée des auteurs luttant contre le concept de repentance (Bruckner, Lefeure, Sévillia,…), Yves Montenay nous propose un ouvrage bien argumenté sur des notions qui semblaient des évidences trop marquées…


Tout d’abord, l’auteur revisite ce qu’il qualifie de « mythes du sous-développement »: au menu, le fait colonial et le socialisme, l’élimination des cadres, le pillage des ressources, le prix de marché des matières premières et de l’énergie, le tiers-mondisme et l’anti-mondialisation, le surpeuplement et son impact sur le sous-développement. Sur chacun de ces points, Yves Montenay analyse le phénomène, en décrit les causes et nous propose son analyse loin des thèses entendues. Même si l’on n’est pas d’accord sur l’ensemble de son argumentation, ce point de vue différent mérite à lui seul la lecture de cet ouvrage.

Après cette remise en cause, des causes « habituelles » du sous-développement, Yves Montenay va nous proposer ses propres thèses sur le sujet: le rôle de deux modèles majeurs, l’occidental et le socialiste, le rôle déterminant de l’éducation et de la langue de diffusion de la connaissance, le rôle de l’état et du cadre juridique, l’impact de la croissance urbaine et de l’alimentation de la population. Il est clair que ses crédos sont d’inspiration largement libérale mais là, à nouveau, on ne peut reprocher à l’auteur son manque d’argumentation.

Mais l’auteur n’en reste pas là, il nous propose des solutions concrètes pour sortir du sous-développement opposant aide et coopération, évoquant ce qu’il appelle les « trous noirs du sous-développement »: corruption, endettement et armement. Enfin en conclusion, il porte un regard sur la politique de la France en matière d’accompagnement du développement de ses anciennes colonies, principalement en Afrique sub-saharienne.

Bref, un ouvrage qui trace son chemin hors des sentiers battus, qui surprend et qui peut déranger mais qui permet de relativiser, sous un autre angle, un problème toujours en suspens et que les politiques traditionnelles d’aide au développement n’ont pas résolu… Heureusement, d’ailleurs, que les pays d’Asie n’ont pas cheminé… sur ces fameux sentiers battus…

Aux éditions Les Belles Lettres en 2003.



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