Avis mitigé sur cet ouvrage.

Je suis Dominique Venner depuis les années 1980 et son célèbre « Baltikum : Dans le Reich de la défaite, le combat des corps-francs, 1918-1923″. J’avais beaucoup apprécié également son plus récent « Le Siècle de 1914 : Utopies, guerres et révolutions en Europe au xxe siècle » en 2006.

L’ouvrage que je viens de terminer date de 2015 mais le texte original date, lui, de 1975. Ce n’est pas neutre dans le commentaire que je vais faire. L’éditeur d’ailleurs présente ce texte comme une « édition revue et corrigée par Dominique Venner en prévision d’une nouvelle édition« . Pour ma part, j’en doute vraiment et pour deux raisons: la première est que la bibliographie ne dépasse justement pas les années 1975 et la deuxième et que je trouve le texte quelque peu daté et loin de l’écriture du « Siècle de 14 ».

En fait, le sujet est passionnant en soit: traiter la Sécession américaine sous l’angle des états du Sud ce que justifie le sous-titre: « l’épopée sudiste et la guerre de Sécession (1607-1865) ». Et à ce niveau, le texte de Dominique Venner remplit bien sa mission: des spécificités des états du Sud à l’engrenage qui conduisit à la Sécession, des rapports de force aux campagnes et batailles. L’essentiel y est.

J’ai par contre trouvé plusieurs travers de l’auteur difficilement supportables:

  • tout d’abord, une tendance chronique à valoriser physiquement et moralement « ses héros » du sud tout en dévalorisant, sur les mêmes critères, les acteurs du Nord. Ça m’a quand même rappelé des pratiques d’un autre temps…
  • une approche manichéenne qui consiste à opposer « le peuple du sud » civilisé, travailleur, proche de la nature à la « nation des capitalistes du nord » sans valeurs et aux moeurs évidemment critiquables et à côté de la plaque au sujet de l’esclavage… évidemment
  • une relativisation du fait de l’esclavage, utile par certains côtés , mais que j’ai perçue finalement comme très militante…

En fait, en 1975, ce texte est l’un des tous premiers de Dominique Venner, auteur. Quand on connaît son passé politique, on comprend mieux ses prises de position sans les justifier évidemment.

Donc, un texte qui vaut le coup mais qu’il faut lire avec un esprit (très) critique. Bon, je pense que je vais m’attaquer à « La guerre de Sécession » de John Keegan ! Et ensuite ce seront les biographies de Lee et de Grant de Vincent Bernard !

Le blanc soleil des vaincus. Dominique Venner. Edition de 2015 (post mortem) aux éditions Via Romana. Avec une carte hors-texte, bibliographie (datée) et quelques documents militants !

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