La France, sortie de la seconde guerre mondiale amoindrie, va se retrouver immédiatement engagée dans les guerres de la décolonisation, et tout d’abord en Indochine. La volonté politique et les moyens militaires étant bien limités, l’état-major va faire feu de tout bois pour alimenter l’ordre de bataille du CEFEO. Or, dans les prisons françaises, il y a des milliers d’hommes formés au combat…

Certains pourront trouver le sujet anecdotique mais le travail de Raymond Muelle présente ici plusieurs intérêts:

  • tout d’abord, il est consacré au BILOM: bataillon d’Infanterie Légère d’Outre-Mer, unité au destin éphémère mais qui avait comme caractéristique d’accueillir des condamnés « politiques » consécutifs à la seconde guerre mondiale: collaborateurs avec l’ennemi, engagés dans la Milice de Vichy ou dans les troupes allemandes (Wehrmacht ou Waffen SS)
  • ensuite, il nous relate les parcours et les motivations de ces engagés volontaires à fin de réduction de peine
  • enfin, la restitution des parcours et des opérations de combat permet de se faire une idée de l’évolution de la guerre de la Cochinchine à l’Annam jusqu’à la fin de l’année 1950.

La personnalité de l’auteur et son parcours ont sans doute favorisé la parole de ces « soldats perdus ».

Alors, si vous vous intéressez à la guerre d’Indochine et si vous voulez en savoir plus sur le BILOM ou sur les BMEO (bataillons de marche d’extrême Orient), vous allez apprécier cet ouvrage de Raymond Muelle !

275 pages, avec cartes dans le texte, chronologie, annexes et un cahier photos n/b hors-texte.

Aux Presses de la Cité, dans la collection « Troupes de Chox » en 1990.

 


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