Les guerres d’Irak et d’Afghanistan ont fait re-découvrir au grand public les I.E.D.

Les I.E.D sont les « improvised explosive devices » ou engins explosifs improvisés.

Ils sont à l’origine de 60% des pertes en Afghanistan (voir www.icasualties.org). En dehors des pertes, ils limitent grandement les mouvements au sol des unités visées et génèrent un stress très élevé pour les unités de combat comme pour les unités de support.

Le développement croissant de leur utilisation s’explique par le caractère asymétrique de la guerre moderne. La puissance militaire des Occidentaux est telle que les insurgés en reviennent à des techniques ne visant pas à la victoire immédiate mais à l’usure des troupes ennemies.

C’est l’objet de ce hors-série n° 39 de Raids Magazine. La rédaction du magazine a confié à Alain Rodier, spécialiste bien connu, et à Juliane Bénin, le soin de nous présenter cette forme de combat du faible au fort et les contre-mesures mises en place pour y faire face.

Comme à l’accoutumée chez Raids, ce hors-série se distingue par une iconographie couleurs très importante et de qualité sur 84 pages.

Le sommaire est bien complet:

  • L’IED, qu’est ce que c’est ? Dans cette partie, les différences engins, les techniques de mise à feu, les modes opératoires sont présentés.
  • De la seconde guerre mondiale à l’Irak. Un rapide historique des engins explosifs improvisés ou militaires de la seconde guerre mondiale à l’Irak e passant par le Vietnam, l’Irlande du Nord, la 1ère guerre d’Afghanistan, le Liban et la Tchétchénie en mettant en avant les opérations kamizaze ainsi qu’un historique des attentats sur 2009-2010. Macabre litanie..
  • Les différents types d’IED. Avec un focus sur le positionnement des IED,  les pièges anti-véhicules et anti-personnels, les systèmes de mise à feu et les VB-IED (véhicules transformés en IED…)
  • Un court focus sur les kamizazes au féminin. Opérations, motivations, dangers spécifiques.
  • La lutte contre les IED. Un long chapitre consacré aux contre-mesures occidentales passives et actives: organisation, renseignement, formation des personnels, action psychologique, protection des cibles potentielles, aéronefs de lutte contre les IED, la lutte contre les VB-IED, la protection des installations.
  • L’opération « Shahi Tandar 3 »: un exemple réussi dans la lutte contre les insurgés en Afghanistan.
  • La réponse des forces de l’OTAN: les contre-mesures mise en oeuvre par trois grands pays (France, Grande Bretagne et États-Unis) avec un focus sur une opération britannique début 2009 et sur une reconnaissance offensive américaine fin 2009.
  • L’avenir des IED. Court mais intéressant chapitre sur l’évolution des mesures et contre-mesures à venir qui illustre encore une fois la lutte incessante entre la cuirasse et l’épée !
  • L’attentat à l’IED qui a décapité la CIA en Afghanistan. Opération qui illustre bien comment des déficiences dans le contre-espionnage et dans les mesures de protection ont entraîné une catastrophe évitable en décembre 2009.

Pour résumer: un numéro très intéressant bien illustré et bien équilibré dans son plan. J’ai regretté de nombreuses redites et une rédaction parfois confuse. Bref, un travail de relecture sérieux aurait dû être fait pour nous livrer un magazine parfait. C’est dommage mais surmontable.

Vivement conseillé malgré tout.

En vente dans les maisons de la presse et sur le site de l’éditeur, Histoire & Collections.

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