Bir Hakeim: le signe du redressement de l’Armée Française.

Il en fallut du talent et du courage aux plus de 3.000 hommes de la 1ère brigade de la France Libre pour tenir 16 jours devant les assauts des divisions italiennes et allemandes d’Erwin Rommel. Que ce soit du côté allié ou de l’Axe, tous les commentaires furent élogieux sur la résistance française.

Deux choses importantes à noter sur ce succès:

  • la brigade était constituée d’unités constituées ad-hoc, fortement motivées et sur-équipée pour ce type de combat
  • le général Koenig et ses officiers ont préparé le terrain de manière remarquable selon la maxime: « la sueur épargne le sang ». Trous individuels, liaisons, abris, embossement de l’artillerie et des véhicules, fortes réserves d’approvisionnements et de munitions, champs de mines.

Venons en maintenant à l’ouvrage de Dominique Lormier.

Après avoir lu ses « C’est nous les Africains » et « La guerre italo-grecque » qui m’avaient laissé sur ma faim, je suis là clairement déçu.

Une grande confusion ressort de cet ouvrage: confusion dans l’écriture, confusion dans le récit, confusion dans les sources (sa sempiternelle habitude à citer: « archives militaires françaises, britanniques, allemandes,… »), absence chronique de bibliographie…

De plus, et c’est une manie franco-française chez Lormier, la bataille de Bir Hacheim n’est pas une bataille en soi mais un combat décisif mené au cours d’une bataille plus large. Rien de l’ampleur d’Austerlitz, Waterloo, Stalingrad ou Dien Bien Phu… Ce qui n’enlève rien à l’exploit des hommes de Koenig et de la France Libre au bout du monde.

En plus quand l’auteur se permet, dans son introduction, une réflexion du type: « …mais aucun ouvrage historique de fond n’a à ce jour été consacré à ce combat, si ce n’est sous des formes plus ou moins romancées ou illustrées. », de qui se moque t’il ? Non seulement, il ne fait – largement – pas mieux mais en plus il reconnait implicitement la dimension réelle de Bir Hakeim: un combat et non une bataille comme annoncé dans son titre…

Bref, une grosse déception (attendue) loin de la qualité du Bir Hakeim de Bergot ou du Bir Hacheim emporté de Mordal.

Précision: quand on a pour pseudo, Bir-Hacheim, il est clair qu’on est exigeant sur le sujet ! Juste pour rappel, j’utilise Bir Hacheim avec « ch » et non avec un « k » à la fois parce que c’est la forme utilisée jusqu’aux années 70, par respect pour le talent de Jacques Mordal et parce que nos amis britanniques utilisent toujours cette forme.

188 pages aux éditions Calmann-Lévy en 2009.


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