Un coup de gueule de 2006 !

La crise récente des universités m’a amené à me replongé dans quelques ouvrages récents sur l’Université. Jean-Robert Pitte a été le  président précédent de l’Université de la Sorbonne (Paris IV). La crise du CPE l’amèna à pousser un coup de gueule quant à l’état de l’université française.

jeunes-on-vous-ment-pitteLe constat est clair : l’université française décline, ne répond plus aux besoins des jeunes, de l’économie et de l’emploi. L’accès protégé de certaines filières par le numérus clausus, la non sélection des autres filières, le déclin des filières scientifiques, le développement des écoles au détriment des UFR, le combat contre les droits spécifiques… voilà bien des élément explicatifs du déclin.

JR Pitte propose des solutions : un grand plan université, des embauches massives d’enseignants, le numerus clausus dans les filières, l’ouverture de l’université au mécénat et la remise en cause de la gratuité. Mais Jean-Robert Pitte ne met pas suffisamment en exergue la responsabilité claire des enseignants-chercheurs et des syndicats enseignants et étudiants dans la paralysie qui a entraîné le déclin.

La situation aujourd’hui est grave : déficit chronique de la France, défiance vis-à-vis de l’économie libérale qui réussit dans tous les grands pays sauf en France, une jeunesse qui rêve de fonction publique, une université exsangue… La faute à qui : à une gauche qui confond égalité et égalitarisme (voir « égalitatisme » !), et qui, en grande partie, reste issue de l’éducation nationale, à une droite qui a toujours peur des manifestations dans la rue des enseignants et des étudiants… Quel gâchis ! Le monde avance, il est résolument libéral, l’enseignement supérieur dans les pays anglo-saxons mais aussi dans les pays émergents est une réussite, il est privatisé, les enseignants ont des moyens mais sont évalués et amovibles, les étudiants étudient dans de bien meilleures conditions qu’en France.

Serait ce le grand soir de l’université française ? La pénétration des universités anglo-saxonnes dans nos chasses « précédemment gardées » de l’Afrique du nord et de l’Afrique sub-saharienne semble me le confirmer. Tristesse…

Jeunes, on vous ment Reconstruire l’université par Jean-Robert Pitte chez Fayard (2006).



Partager