Invasion ! Le débarquement vécu par les Allemands. Benoît Rondeau.

Je viens de recevoir cet ouvrage que j’attendais avec impatience.

Tant en raison de l’auteur dont j’ai bien apprécié récemment le « Afrika Korps, l’armée de Rommel » que par son sujet: les opérations en Normandie vues par les Allemands du simple soldat au maréchal du Reich. En fait l’ouvrage concerne tant le Débarquement du 6 juin que la bataille de Normandie qui lui succèda pendant 100 jours.

On se souviendra que les Allemands étaient convaincu que les Alliés tenteraient le débarquement, ces derniers étaient donc attendus. Mais les opérations de déception « Fortitude » menées par les services secrets britanniques permirent de faire douter les Allemands quant au lieu réel du débarquement définitif même après que celui-ci fut réalisé. Donc on ne peut pas dire que la Wehrmacht n’était pas préparée derrière le « Mur de l’Atlantique » mais l’armée allemande n’était plus celle des grandes chevauchées de 1939 à 1942 et les Alliés anglo-saxons étaient montés en puissance également.

L’ouvrage comporte 448 pages avec notes, annexes, index et une bibliographie intéressante. J’ai relevé deux points sur cette dernière:

• tout d’abord Benoît Rondeau apporte, une fois de plus, sa critique justifiée du texte de Paul Carell que tout le monde a en référence: « Ils arrivent – Sie kommen« . Ce texte, daté et orienté, fut, des décennies durant, le seul texte présentant un angle de vue allemand. Il est impressionant d’ailleurs de constater que ce texte fut et reste un best-seller, toujours régulièrement réédité depuis les années 60 (la dernière réédition date de 2011). Il est clair que l’ouvrage présent de Benoît Rondeau peut renouveller le genre d’une manière plus moderne, plus rigoureuse et plus critique. C’est d’ailleurs tout ce qu’on peut lui souhaiter: connaître le même succès d’édition que Paul Carell !
• ensuite, Benoît Rondeau a cité, dans sa bibliographie, maints articles sortis dans la presse périodique française consacrée à l’histoire militaire. On y retrouve bien évidemment les titres de magazines que je couvre habituellement ici. J’imagine que quelques historiens « pur jus » tiqueront sur ce point. Pour ma part, je salue cette initiative car elle peut me permettre de replonger dans des articles qu’on relit rarement et cela permettra aussi à des lecteurs de prendre conscience de l’intérêt des dites revues sur tel ou tel point. Bref, il fallait oser ! Rondeau l’a fait !

Bon, je finis la biographie de Joukov de Lopez & Otkhmezuri (remarquable) et je file débarquer en Normandie en juin 1944 ! 😉

Aux éiditons Tallndier dont on peut vraiment saluer le gros travail fait actuellement en histoire lilitaire.