Dans une formule éprouvée, le magazine nous propose sa 38ème livraison.

Le dossier central est consacré à la guerre froide et particulièrement à la période où un conflit réel aurait pu s’engager: 1975 – 1985. J’avais entre 15 et 25 ans, déjà passionné de wargame et je jouais aux innombrables « what-if » du catalogue de l’éditeur SPI: Next War, Sixth Fleet, Mech War, Modern Battles Quad, Fulda Gap, Nato, Firefight !

Comme à l’accoutumée, le dossier se décompose en articles complémentaires:

  • 1980, le virage dangereux de la guerre froide. A l’époque, je n’avais vraiment pas conscience de la situation que décrit, intelligemment, Benoist Bihan. Intéressant analyse géostratégique !
  • Apocalypse ? No ! Ou comment renoncer à la guerre nucléaire. Confrontation des doctrines militaires ou comment s’adapter pour éviter l’engrenage nucléaire infernal. Qualitatif. Toujours par Benoist Bihan. Très beaux profils.
  • 1975 ou 1985: à dix ans de distance, deux scénarios très différents. Ici aussi une belle analyse « what if » en profondeur encore par Benoist Bihan.
  • « La stratégie française a changé la stratégie nucléaire soviétique ». Une belle démonstration par Jacques Sapir interrogé par Laurent Henninger.
  • Impensable, la guerre atomique ? A la réflexion… Le célèbre historien israélien, Martin van Creveld nous livre ses analyses sur l’impact de l’atome sur la géostratégie de l’époque.

Au final, un très bon dossier qui m’a replongé dans mon jeune temps !

Les autres articles:

  • Les Parthes, insaisissables ennemis de Rome. Acteurs majeurs d’une longue lignée de peuples nomades dérangeants, les Parthes ont constitué avec les Perses Sassanides les ennemis les plus irréductibles de Rome. Frédéric Bey, bien au fait des spécificités guerrières parthes, nous livre un très bon texte sur le sujet !
  • Kut El-Amara: un Dien Bien Phu britannique en Irak. Je ne pense vraiment pas que la comparaison soit bonne mais l’article de Fabrice Monnier (un nouvel auteur dans le magazine) nous présente clairement les causes d’un beau désastre militaire passé (un peu) inaperçu durant la première guerre mondiale. Il y a peu de références bibliographiques sur le sujet, d’ailleurs.
  • Hashishins: sous la cape, le poignard. On a déjà beaucoup entendu parlé (mais aussi fantasmé) sur les « assassins » de cette secte d’origine chiite. Philippe Bondurand remet en perspective les origines, la réalité et la disparition de la secte.
  • Croiseur de bataille: le défaut de la cuirasse. Benoist Bihan fait finalement très fort dans ce numéro 38 avec cette analyse d’une innovation maritime qui se transformera en véritable point faible de la Navy et ce, sur deux conflits ! Ici aussi, un texte talentueux !
  • Nelson: honneur et indiscipline. Antoine Reverchon, au delà du portrait d’une légende militaire britannique, se livre à une analyse fine de la haute société de son temps. Pour ce qui est du personnage étudié, j’ai trouvé le portrait établi bien construit dans un volume de pages aussi court ! Qualités, défauts, opportunisme ! Quel roman que sa vie ! 😉
  • La rubrique Livres est toujours bien fournie et intéressante.
  • La rubrique Wargames de Franck Stora met en avant Bloody Dawns, un jeu de Pierre Razoux sur la guerre Iran-Irak des années 80.
  • Le quiz de Jean Lopez est consacré à la guerre de Sécession. 14/20. 😉
  • La guerre de Cent-Ans sans Jeanne d’Arc. C’est le sujet de la rubrique « D’estoc et de taille » de Charles Turquin.

En résumé, une livraison de qualité de plus pour notre magazine favori d’histoire militaire !

Guerres & Histoire n°38 d’août 2017. un magazine des éditions Mondadori. A retrouver sur Facebook.

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