Je viens de découvrir cet intéressant wargame consacré au duc de Normandie: le très célèbre Guillaume le Conquérant.

épées normandes frédéric bey

En juin dernier est sorti de jeu consacré à trois batailles du duc Guillaume. Je l’ai acheté immédiatement étant particulièrement intéressé par le destin de ce personnage historique d’exception trop méconnu.

Beaucoup de gens ignorent que le conquérant de l’Angleterre (le dernier depuis 1066) n’a pas eu une accession facile au pouvoir. Avant d’être surnommé le Conquérant, il fut surnommé le Bâtard, étant le fils de la seconde femme d’un duc de Normandie encore marqué par les pratiques anciennes de ses ancêtres vikings ! L’histoire de Guillaume est fascinante, la préparation et la réalisation de la conquête de l’Angleterre sur les anglo-saxons absolument exceptionnelles. Qui plus est, les Normands de l’époque ont également rayonnés dans tout le monde de l’Angleterre au Proche Orient et à Byzance avec un art de la guerre, un sens de la diplomatie et de l’espionnage consommé. Bref, une période passionannte de l’histoire du Moyen Âge.

Parallèlement à cet intérêt historique, mon intérêt était moindre sur le jeu en lui même:

  • tout d’abord, je ne suis pas fan des jeux dont il faut monter les pions sur du carton. C’est cependant la marque de fabrique de Canons en Carton, éditeur d’Épées normandes.
  • ensuite, je dois l’avouer, je n’étais pas très fan de simulations portant sur les batailles du Moyen Âge.
  • un article récent dans le n°1 de Battles Magazine m’avait quand même interpellé sur Au fil de l’épée.

En ce mois d’avril, sur la proposition d’un wargamer de mes amis (salut à Fred59 ! ), nous en sommes venus, jeudi, à nous pencher sur l’une des premières batailles basé sur le système Au fil de l’épée et qui était sorti dans le numéro 26 de Vae Victis en 1999… De nombreuses autres wargames, sur le même système, avaient été publiés ces 11 dernières années et je n’en avais joué aucun. Et bien, j’avais eu tort. A défaut d’avoir été très loin ce jeudi (deux tours), j’ai découvert un système subtil qui méritait d’être creusé !

J’ai donc ressorti mes « Epées normandes » achetées l’année dernière et après un (toujours trop long) soclage des unités, je me suis penché sur les batailles proposées par Frédéric Bey.

Tout d’abord, ce qui impressionne quand on sort le matériel de jeu, c’est la qualité graphique des composants: pions et cartes. Ils sont de toute beauté. Saluons là le travail vraiment remarquable de Pascal da Silva, directeur Marketing bien connu d’Histoires & Collections et grincheux légendaire sur les forums Strategikon et L’estafette (ok, Pascal, j’exagère… mais j’attends toujours le champagne…). Un seul reproche, les tons insuffisamment affirmés sur les niveaux de Val ès Dunes mais c’est mineur.

Le gué de Varaville épées normandes frédéric Bey

Quant aux règles, nous en sommes à la version 7.2, donc un système éprouvé sur lequel il n’y a pas vraiment d’ambiguïté et d’incompréhension pour un système de jeu assez fluide quoique qu’il faille poser pas mal de marqueurs.

En fait, Epées normandes est livré avec trois batailles: Val ès Dunes, Gué de Varaville et Hastings. Pour l’instant, je n’ai pratiqué que les deux premières. Et j’ai été enchanté !

Frédéric Bey maîtrise bien son métier de concepteur. Il sait choisir des situations qui créent un vrai challenge wargamistique.

C’est le cas des deux batailles testées:

  • dans Val ès Dunes, une bannière est neutre au début de la bataille mais elle peut basculer du côté anglo-normand quant des revers commencent à arriver aux barons normands renégats. Ce qui crée un suspens bien intéressant sur le jeu. Bien joué !
  • dans le Gué de Varaville, le suspens est encore plus marqué. Guillaume surprend l’arrière garde ennemie devant le gué de Varaville. Le problème est que la marée monte et que le pont est fragile… Qui plus est, l’avant garde française peut revenir mais seulement par le pont s’il ne s’est pas effondré entretemps… Un suspens passionnant. Bon dans mon scénario, le pont s’est écroulé à la première déroute. La victoire du Duc de Normandie fut complète !

Il me reste maintenant à m’attaquer au gros morceau: la bataille d’Hastings ! La bataille fondatrice de la dynastie anglo-normande !

Pour résumer, vous l’aurez compris: j’adore Epées normandes, je trouve le système Aufil de l’épée clair, efficace et élégant et la qualité graphique est aussi au rendez-vous.

Que demander de plus ? Un vrai éditeur ! Avec de vrais cartes cartonnées et de vrais pions… Je pense que nous aurons ce plaisir avec le prochain opus de la série consacré aux Croisades qui sortira en juin 2010 dans le prochain hors-série de Vae Victis !

A ne pas rater ! Et ne ratez pas Epées normandes, il le mérite aussi !

Epées normandes est disponible chez Canons en carton. A 16 €, c’est donné.

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