Un numéro bien dans la ligne des précédents pour ce magazine spécialisé dans l’histoire de la guerre mécanisée et des engins militaires.

Les sujets sont originaux et appuyés par une iconographie souvent inédite.

Au sommaire de ce n°40:

  • Bulgarie 1935-1943: Matthieu Boisdron nous présente l’évolution de l’arme blindée bulgare de l’avant-guerre jusqu’en 1943. Les traités consécutifs à la fin du premier conflit mondial interdisaient à la Bulgarie de ce doter d’une arme blindée. C’est à partir de 1935 seulement que va se mettre en place lentement une doctrine d’emploi des blindés en Bulgarie. Il faudra attendre 1940 /1941 et le rapprochement avec l’Allemagne nazie pour que des unités blindées bulgares soient équipées, généralement, de matériel de récupération et enfin de matériel allemand. Un sujet original.
  • « Ubicumque et semper ». L’histoire des Autobatterie DA 102/35 de la Grande Guerre. Seul article hors seconde guerre mondiale de ce numéro, il est consacré à un sujet très original: les canons automobiles italiens de la première guerre mondiale ! L’article est signé d’un auteur italien, Attilio Del Rosso. Il est très complet: de la genèse à la production de ces équipements nouveaux, de la doctrine d’emploi à l’organisation des unités et enfin les opérations dans lesquelles les canons automobiles ont été engagés. Un bon article de fond magnifiquement illustré.
  • Skijäger, une « nouvelle race » de guerriers ! Je ne suis pas bien sûr que le sous-titre soit heureux quand on parle d’unités de l’Allemagne nazie. Surtout qu’il ne s’agit « que » d’unités de chasseurs dédiés à la guerre hivernale sur le front de l’Est. Mais le sujet est pointu et, à nouveau, assez original quoique la dimension blindée ne soit guère une caractéristique de ces unités. L’auteur est Thomas Anderson et il nous présente l’évolution de ce concept d’unités qui vont évoluer des commandos d’action derrière les lignes ennemis jusqu’à la 1. Skijäger-Division plus lourdement équipée évidemment. Un article classique mais bien complet sur l’évolution des unités, leur équipement et leurs engagements jusqu’en 1945. Avec des photos inédites, tableaux d’organisation et superbes profils.
  • Voir le bocage et mourir: la schwere panzer-abteilung 503 en Normandie. Là à nouveau un titre très accrocheur pour nous présenter, une fois de plus, une des unités de chars lourds allemands engagés régulièrement à l’est comme à l’ouest.  Du Tiger I et du Tiger II au menu. Pour ma part, ça fait vu et revu mais il y a toujours des amateurs du genre. L’article est signé Stephen Rey. A noter, l’apparition de cartes avec les symboles d’unités au lieu des classiques symboles OTAN. Si cela rend les cartes plus colorées, cela complique sérieusement la lecture quand on ne connait pas les dits-symboles. Vive la symbolique OTAN pour ma part !
  • Le sable, la chaleur et la soif. Les autres ennemis de l’Afrika Korps. On ne peut pas dire que la campagne d’Afrique du Nord était au programme de la Wehrmacht…  L’engagement de l’Afrika Korps va se faire de manière très impromptue avec des hommes et des équipements non préparés à la guerre dans le désert. Xavier Tracol nous livre un article bien intéressant sur les difficultés rencontrées et surtout sur l’adaptation d’Erwin Rommel et de ses hommes à ce théâtre d’opérations qui va construire la légende de l’Afrika Korps ! Bien !
  • Echec dans les Ardennes: la 5. Panzer-Armee fonce sur Saint-Vith. Il s’agit d’un article en deux parties d’Hughes Wenkin consacré à l’ouverture de la bataille des Ardennes. Il se concentre sur les opérations allemandes pour la conquête de Saint Vith, nœud routier dans les forêts ardennaises. La qualité de l’article est bien de mettre en lumière la réaction rapide des unités blindées US pour contrer les attaques et combler les brèches dans le dispositif américain. La puissance logistique et l’organisation des transferts des unités en une saison et sur un terrain difficiles sont bien mis en lumière.  On attend la deuxième partie dans le prochain numéro. Bien illustré, comme d’habitude !

A noter également dans l’éditorial, la mention que fait le rédacteur en chef, Yannis Kadari, des critiques formulées par des internautes sur l’absence régulière de sources dans les articles de Batailles & Blindés mais aussi dans ceux de Lignes de Front. Je fais partie de ces bloggeurs critiques. 😉 J’ai échangé, ici sur ce blog, avec Cédric Mas, l’un des auteurs qui interviennent dans les revues des éditions Caraktère.

Mon point de vue est qu’il est souhaitable d’apporter au lecteur une bibliographie, à minima, des articles produits et ce pour plusieurs raisons:

  • Les auteurs ne sont pas toujours des historiens connus et reconnus et une indication des sources bibliographiques vient crédibiliser leur travail
  • une orientation bibliographique permet au lecteur d’avoir des pistes pour aller plus loin sur des sujets ou des opérations couvertes par les articles seulement en quelques pages.

Si compromis il doit y avoir entre volume « austère » des bibliographies exhaustives et place dans le magazine, l’orientation bibliographique en quelques ouvrages me parait être le minimum utile pour le lecteur. D’ailleurs, si ce n’est pas systématique, c’est le cas pour plusieurs articles de ce numéro 40 de Batailles & Blindés. 😉 Et pour reprendre l’expression de Yannis Kadari: « C’est réellement ce que je pense. » 😉

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