Un numéro bien dense consacré à la mécanisation de la guerre de la fin de la 1ère guerre mondiale jusqu’à la clôture de la seconde.

Il s’agit d’un dossier pointu et dense développé sur 124 pages. Comme à l’accoutumée, ce hors-série est abondamment illustré. Il est à noter qu’on ne connait pas les auteurs des différents thèmes abordés et c’est bien dommage !

Un premier chapitre est consacré à « la révolution doctrinale » dans lequel les Allemands sont à l’honneur en termes de réflexion, d’organisation des unités et de tactique. Par contre, et comme le veut une tendance lourde actuelle, les Soviétiques sont présentés comme maîtrisant bien mieux le niveau du dessus, à savoir: « l’art opératif ». Pour moi, ça se discute vraiment encore ça. Mais dans tous les cas, ce chapitre est un bon résumé des débats actuels sur les points forts et points faibles des deux belligérants majeurs en matière de guerre mécanisée. Les anglo-saxons sont un peu passés à la trappe par contre. Et c’est dommage quand même. Le chapitre se finit sur « la course à l’infrarouge. Intéressant mais ça aurait quand même pu se trouver ailleurs.

Le chapitre 2 se concentre sur « l’évolution du char de combat vers le main battle tank ». Si les belligérants ont commencé avec des chars plutôt légers, l’avantage restait clairement aux Allemands en raison particulièrement de leur équipement radio. Tout allait changer avec la confrontation  avec les chars soviétiques de nouvelle génération : KV-1 mais surtout T34 durant l’opération Barbarossa. Ce sera ensuite, jusque la fin de la guerre, la course au poids, à la puissance et au calibre essentiellement entre Allemands et Soviétiques. Les Alliés britannique et américain n’entreront dans la course que sur le tard avec, respectivement, le Centurion et le Pershing.

Le chapitre 3 nous propose d’apprécier l’importance des « véhicules d’accompagnement du char de combat ». Ces derniers sont effectivement indispensables à l’efficacité du combat combiné. Revue de détail des blindés de reconnaissance, des transports de troupe, du fantassin mécanisé avec ses moyens antichars, du génie blindé, de l’artillerie de campagne ou antiaérienne.

Le dernier chapitre est consacré « aux prémices de la guerre aéro-terrestre ». Et là aussi, les Allemands sont à l’origine de bien des concepts: doctrine air-sol, observateurs aériens au sol, fréquences radio partagées, stukas. On appréciera l’évolution des moyens et de la doctrine face à la montée en puissance soviétique essentiellement due à la qualité et au nombre des appareils mis en œuvre. Les approches britannique et américaine sont plus succinctement couvertes.

Ce hors-série se finit de manière un peu abrupte. Le tout ne se présente pas nécessairement comme un ensemble cohérent comme le laissait penser le concept « du dossier de la rédaction » et ce pour 14,90€.

Au final, il n’en reste pas moins que ce hors-série 23 constitue un bonne base de compréhension de l’évolution de la guerre mécanisée durant du second conflit mondial.

Batailles & Blindés, hors-série n°23. Numéro de septembre & octobre 2013. En vente chez l’éditeur, les éditions Caraktère.

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